Un travailleur Tunisien en France, quinquagénaire marié et père de quatre enfants, a comparu dernièrement devant la quatrième chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis. Au cours de la journée du 14 Novembre dernier, il est arrivé par bateau en provenance de Marseille, Il a été arrêté au port de la Goulette lors du contrôle du passage des frontières. Les agents de la douane ont découvert dans sa voiture de marque Peugeot express, enfouis dans sa malle arrière: -Deux fusils de chasse bien rangés dans leurs étuis -Cinq cartouches -Plusieurs étuis de cartouches et de fusils vides -Une quinzaine de cran d'arrêt Il a été conduit au poste de police pour s'expliquer. Il a déclaré ignorer l'existence de ces armes. Il ne sait pas comment ils ont été placés dans sa voiture. Il a expliqué qu'il garait tout le temps sa voiture près de son domicile en France. Il faisait exprès de laisser la porte arrière semi ouverte afin que les voleurs ne lui brisent pas les vitres de la voiture pour la voler. Il doute qu'un inconnu ait pu placer les fusils. Il a déclaré n'avoir jamais utilisé des armes ni d'avoir tenu un pareil commerce. Son avocat a essayé d'expliquer au tribunal que son client est un Monsieur assez honnête. Son casier judiciaire est vierge et n'a jamais été mêlé ni de près ni de loin aux actes illicites. Marié et père de quatre enfants il a fait carrière à l'étranger et ce n'est pas en s'approchant de la retraite qu'il va changer d'attitude. Sur le plan juridique et contrairement à l'acte d'accusation son client ne pouvait pas être accusé de tenir un commerce puisque pour cela il faut avoir un local et des adresses d'acheteurs. Il a prié le juge de tenir compte de la situation de son client et de le faire bénéficier des circonstances atténuantes . L'affaire a été mise en délibéré. Abou Aymen
Vengeance aveugle Un commerçant propriétaire d'un magasin dans une cité populaire dans la banlieue de la capitale a été attaqué et agressé par trois individus. Son magasin a fait l'objet de jet de pierres ce qui a résulté une grosse perte matérielle. Devanture vitrée complètement détériorée, portes et serrures fracassées. L'auteur principal de cette agression a agi de la sorte en se faisant aider par deux de ses connaissances pour venger son frère actuellement en prison suite à une plainte déposée contre lui par le commerçant. Le jour des faits, les trois individus ont consommé une quantité importante de bières et se sont dirigés vers le magasin du commerçant avec une seule idée en tête. Tout saccager et le tabasser afin de répondre à la plainte qu'il avait déposée et qui a coûté la prison au frère de l'un d'eux. Après avoir achevé leur mission, ils ont quitté les lieux tranquillement sans se soucier de l'état lamentable dans lequel ils ont laissé leur victime. Le commerçant grâce à l'aide de ses voisins s'est rendu au commissariat de police de la cité où il a déposé plainte en fournissant les noms de ses agresseurs. Ils ont été arrêtés le même jour. Au cours de leur interrogatoire ils ont totalement nié les faits déclarant que le commerçant est connu par tous pour les accusations calomnieuses qu'il impute à tous les jeunes du quartier. Ils ont été traduits devant une chambre correctionnelle du tribunal de 1ère instance de Tunis. Ils ont réitéré leurs déclarations données au cours de l'enquête préliminaire afin d'échapper à la préméditation et ne pas aggraver ainsi la sentence. Après les délibérations, le juge a condamné les trois à une peine de huit mois de prison ferme pour agression, quatre mois pour détérioration de biens d'autrui, trois mois pour détention et menaces d'armes blanches, quinze jours pour ivresse et quinze jours pour tapage et comportement indigne. L'auteur principal a écopé de dix mois de prison supplémentaire pour avoir organisé et incité ses complices à agresser le commerçant. C'est le prix d'une vengeance aveugle. Abou Aymen
Sa belle-mère lui a joué un mauvais tour Un jeune époux a été impliqué dans une affaire de complicité de vol avec sa belle mère. Il tenait une boutique de friperie. Un jour sa belle mère s'est présentée chez lui et lui a remis un tas de vieux vêtements usés pour les mettre à la vente. Elle lui a déclaré les avoir achetés dans un souk populaire et après les avoir essayés elle s'est rendu compte qu'ils sont de taille inférieure. Le jeune homme a mis les vêtements en vente. Il n'avait jamais pensé qu'il s'agit de vêtements volés. Malheureusement pour lui, c'était le cas. Un concours de circonstance a permis aux agents de contrôle de découvrir l'origine des vêtements mis en vente Le gérant de la boutique a été convoqué et soumis aux interrogatoires. Il a nié sa connaissance des faits. Il a été traduit en liberté devant une chambre correctionnelle du tribunal de Tunis. Il a expliqué au juge qu'il ne pouvait en aucun cas imaginer que sa belle mère pourrait être capable de tels actes. C'est la raison pour laquelle il a mis les affaires en vente dans sa boutique. Il lui a fait confiance . Les déclarations de l'inculpé semblent avoir convaincu le juge. La belle mère ne s'est pas présentée devant le tribunal . Cette absence pourrait être prise comme une preuve irréfutable de sa culpabilité. Après les délibérations, le juge a condamné la belle mère par contumace à six mois de prison ferme avec exécution immédiate, alors que le jeune homme a été acquitté pour absence de preuves. Abou Aymen
Tentative de détournement La jeune fille a quitté la boulangerie. Elle tenait une baguette de pain que son père lui a demandé d'acheter. Elle pressait le pas pour rentrer chez elle. Un individu au casier judiciaire chargé se tenait dans un coin de la rue et épiait les passants afin de sauter sur une proie facile. Son regard est tombé sur la jeune fille. Il l'a abordée en se présentant comme étant un ami à son père. Elle l'a saluée mais elle s'est vite rendu compte à travers son comportement et surtout son regard foudroyant qu'il avait de mauvaises intentions. Elle a vite pris congé et pris le chemin de son domicile. Mais l'individu voulant mettre à exécution ce qu'il mijotait en tête a essayé de détourner la jeune fille pour l'obliger à s'isoler avec lui au sous sol d'un immeuble. Assez courageuse, elle a commencé par le gronder et le prier de la laisser tranquille, mais devant l'obstination de son interlocuteur elle a lancé des cris stridents qui ont éveillé l'attention des passants. Plusieurs personnes ont entouré la jeune fille. Ils ont cerné également l'individu qui leur a déclaré être l'oncle de la fille et que son père s'est inquiété de son retard alors il lui a demandé d'aller la chercher. Cette explication n'a pas convaincu les gens, ils l'ont retenu et ont fait appel à la police. Très vite des agents de la brigade d'intervention sont arrivés sur les lieux. Ils ont emmené l'individu au poste après avoir interrogé la jeune fille. Cette dernière s'est présentée avec son père pour déposer plainte et demander à poursuivre pénalement l'individu. Les investigations ont permis de découvrir un délinquant recherché et il n'est pas à sa première tentative de détournement. Il a été traduit devant la chambre criminelle du tribunal de 1èreinstance de Tunis. Il a réitéré devant le juge ses déclarations et a présenté ses excuses déclarant avoir agi sous l'effet de l'alcool. Après les délibérations, il a été condamné à une peine de deux années de prison ferme. Abou Aymen
Une plaisanterie qui tourne au drame Deux frères propriétaires d'un magasin de ventes de matériaux de construction étaient en train d'inventorier leur marchandise et arrêter la comptabilité quand l'aîné ait reçu un coup de fil de la part d'une de ses connaissances. Un jeune homme lui a demandé de lui prêter 10 Dinars. Le gérant lui a donné son accord et l'a invité à se présenter au magasin pour prendre la somme. Dix minutes plus tard le jeune homme est arrivé. Il a pris l'argent et a entamé une conversation avec les deux frères. Le cadet a pris un fusil de chasse, caché quelque part, et l'a pointé vers le jeune homme. Il voulait plaisanter avec lui et lui faire peur. Malheureusement il s'agit d'une plaisanterie de mauvais goût, meurtrière car en manipulant l'arme, un coup est sorti du canon par inadvertance. Il a atteint le jeune homme au niveau de la tête et du crâne. Le jeune homme est tombé raide sur le champ. Il a rendu l'âme. Pris de panique les deux frères se sont dirigés vers le poste de police le plus proche pour relater les faits. Les deux frères ont été placés en garde à vue pour les besoins de l'enquête. Le frère cadet responsable de cet acte a donné une première version. Il a déclaré avoir été dans son bureau en train de mettre à jour ses registres comptables . Il a remarqué une ombre traverser une rampe du magasin. Il a pensé avoir affaire à un voleur cambrioleur. Il a eu peur et a tiré un coup du fusil qu'il détenait. Puis une deuxième version selon laquelle il voulait juste s'amuser avec le défunt en lui faisant peur, malheureusement, le coup est parti. Les deux frères ont comparu devant le juge d'instruction du tribunal de Ben Arous. Après les avoir auditionnés, il a libéré l'aîné des frères provisoirement et a ordonné l'incarcération du cadet responsable de ce drame. Avait-il l'intention de tuer, cela n'est pas évident. Il reste toutefois aux enquêteurs de délimiter les responsabilités de chacun.