Meurtre, suicide ou simple accident ? La question est demeurée en suspens depuis 2005, l'été 2005 pour être précis, puisque le verdict n'est tombé que jeudi dernier, mais faisant déjà des mécontents, dans ce sens que le parquet aurait annoncé l'intention d'interjeter appel. Voyons cependant comment on en est arrivé là et pourquoi l'affaire a-t-elle traîné ainsi en longueur. L'affaire remonte, comme souligné précédemment, à l'année 2005, à la suite de la mort d'un jeune homme d'une trentaine d'années suite à une chute des toits d'une demeure sise à la rue Bab Benat, cette même artère qui abrite le tribunal de Tunis ! Depuis, l'enquête a traîné, d'autant que plusieurs zones d'ombre entouraient l'affaire, enquêtes, investigations et instructions n'ont pourtant pas cessé. Tout a commencé par un soir d'été ; on célébrait les fiançailles d'une jeune fille, dont les amies et les connaissances du voisinage sont venues fêter. Pour certaines filles, on ne rate pas une occasion pareille afin de se défouler et s'extasier. On chante, bien entendu, on danse, surtout, on rigole à s'en éclater. C'est vraiment la fête, rien n'arrête ces jeunes filles, dont la majorité attendent justement ces moment pour donner la pleine mesure de leur talent de danseuse du ventre. Il y en a une, en tout cas, qui n'a pas arrêté de se trémousser depuis le début de la soirée, au point de faire des jalouses parmi les filles présentes, comme elle n'a pas manqué de susciter la convoitise des mâles dont les regards sont demeurés accrochés au corps se cabrant à chaque mouvement. Il faut dire qu'elle avait apparemment une plastique à ne laisser personne indifférent. Toujours est-il qu'elle était toujours en pleine euphorie lorsque son fiancé a fait son apparition, demeurant pendant quelques instants interdits à regarder la scène sans y croire vraiment. Il est vrai que sa fiancée était seule sur la "piste", cependant que les convives l'applaudissaient, certains l'encourageant même par la voix. Il n'a pas hésité, dès lors, un seul instant, allant directement la prendre par le bras pour lui faire quitter la scène sans le moindre ménagement, avant de lui administrer une gifle retentissante. Or certains, parmi les présents, n'ont pas apprécié cette entrée en scène du bonhomme, le lui faisant en outre entendre bien clairement, tout en lui barrant le chemin afin de l'empêcher de quitter les lieux, d'autant qu'il était dans un état d'ébriété manifeste. La réaction du fiancé fut aussi brusque que brutale, puisque poussant vigoureusement un de ses adversaires, l'envoyant valdinguer de quelques mètres. Ce fut dès lors une mêlée monstre qui n'a pris fin que sur les cris de certains convives annonçant la chute de quelqu'un dans le vide. C'était justement le fiancé, lequel est passé d'ailleurs de vie à trépas alors qu'on le transportait à l'hôpital. L'enquête ordonné depuis par le juge d'instruction qui s'est saisi de l'affaire n'a fait que piétiner, elle fut du moins longue et harassante, tellement les témoignages étaient le plus souvent contradictoires. Il a donc fallu attendre pratiquement quatre ans pour que les quatre suspects arrêtés depuis lors connaissent le bout du tunnel. Ce n'est que jeudi dernier, en effet, que la Cour allait prononcer un non lieu à leur encontre. Mais le parquet aurait d'ores et déjà annoncé l'intention d'interjeter appel. Affaire donc à suivre, apparemment...