Pour ce quinquagénaire, rendre une visite de courtoisie à un parent alité est un devoir dont on ne peut se départir ou se dérober, ça fait en tout cas partie de nos mœurs et nos traditions, c'est plutôt ancré dans nos us et coutumes depuis la nuit des temps. Aussi le bonhomme a-t-il décidé récemment, de rendre visite à son beau père, cloué au lit depuis quelques jours. Mais comme il était tout le temps au bureau, ne rentrant souvent qu'à huit heures passées, il a dû attendre le week-end pour s'acquitter de ce devoir, quittant ainsi son domicile aux environs de quatre heures de l'après-midi en compagnie de son épouse à destination de la cité Ettadhamen. Et comptait bien entendu, ne pas se languir, une demi-heure, peut-être trois quarts d'heure tout ou plus. Seulement voilà, à chaque fois qu'il faisait mine de partir, sa sœur s'y accrochait, le priant de rester encore un moment. Entre-temps, la frangine allait préparer le dîner, retenant ainsi ses hôtes jusqu'à près dix heures du soir. Ce qui explique que, pour gagner du temps, le couple était contraint de héler un taxi pour aller à l'autre bout du grand Tunis, aux confins d'une cité où les routes ressemblaient plutôt à de véritables fosses. Impossible, dans ces conditions, que les bagnoles s'y aventurent. Le pauvre type et sa femme étaient de ce fait dans l'obligation de continuer à pied pour atteindre le domicile conjugal. Une bonne traite à parcourir, le plus souvent dans une pénombre totale du fait de l'absence de réverbères. Ils étaient pratiquement à mi-chemin lorsqu'ils ont été surpris par les deux individus apparus de nulle part, au point de paralyser la femme sur place. Son compagnon ne fut pas mieux loti, puisqu'il s'est figé à ses côtés, d'autant que les deux assaillants n'ont pas hésité à les apostropher vertement, tant et si bien que la bonne femme s'est mise à trembler dans les pommes, la pauvre. Toujours est-il que les deux énergumènes, dont l'un n'a pas hésité à brandir un couteau pour tenir en respect leurs victimes, allaient ordonner et au malheureux mari de se tenir à carreaux de leur filer le portable. Il fut par la suite soumis à une fouille minutieuse par l'un des deux agresseurs, lequel s'est saisi des cent vingt dinars qu'il portait. Une fois leur besogne terminée, ils vont se retirer laissant leurs proies perplexes, sans réaction, pour quelques instants avant de se secouer et décider de rallier le poste de la localité afin de déposer une plainte à l'encontre de leurs agresseurs. Mais en route, ils vont rencontrer un proche parent, le mari profitant de l'aubaine pour alerter police secours, dont les agents, en ronde dans les parages, sont arrivés sur les lieux quelques minutes plus tard. Mis au courant des faits et munis du signalement des deux gars, les auxiliaires de la justice n'ont pas mis longtemps pour localiser un des agresseurs, lequel voyant les policiers arriver a détalé à toute vitesse, tentant de disparaître dans les dédales de la cité. En vain cependant, car la chasse à l'homme engagée par les auxiliaires de la justice allait leur permettre de lui mettre le grappin dessus. En le fouillant, ils vont d'ailleurs découvrir le portable qui fut ainsi remis à son propriétaire. Une fois coincé, le malfrat n'a pu qu'avouer son forfait, révélant dans la foulée l'identité de son complice qui a disparu toutefois de la circulation. Il est d'ailleurs activement recherché pour aller rejoindre son compère...