Aujourd'hui, on fête l'armistice du 11 novembre 1918 qui a mis fin à la grande guerre entre les alliés et l'Allemagne. On se souvient avec regret, on commémore avec chagrin, on regrette amèrement les erreurs du passé. Avant-hier, on a célébré avec un éclat particulier le vingtième anniversaire de la chute du mur de Berlin, une histoire qu'on écrit et réécrit et qu'on décrit comme le moment absolument clé de l'histoire du monde. Mme Angela Merkel, très euphorique a appelé à la chute de tous les murs qui portent atteinte à la liberté des hommes. La chancelière a certainement pensé à ce mur de l'apartheid construit par Israël, puissance occupante en territoire palestinien, un mur quatre fois plus long que le mur de Berlin, un mur qui divise des villes et des villages, qui sépare des familles, qui prive des êtres humains de leur droit le plus élémentaire : la liberté.
Ce mur qu'on a tendance à oublier n'est-il pas le vrai mur de la honte ? En voyant le faste de ces commémorations en Europe, les Palestiniens qui rêvent de liberté et de justice ont certainement ressenti beaucoup d'amertume et de regret de voir le monde libre leur tourner le dos.
Pourquoi Berlin et pourquoi pas la Palestine ? Vox clamantis in deserto.
A désespérer, surtout après la rencontre entre le président américain et le premier ministre israélien, qui s'est déroulée dans un incompréhensible huis clos et a donné lieu à un résultat prévisible, c'est-à-dire pas de gel de la colonisation. Dommage que l'histoire de la Palestine soit encore au pied du mur. Mais comme l'histoire nous le rappelle, aucune dictature n'est éternelle, aucune injustice ne parviendra à étouffer l'idée de liberté.