Le Temps-Agences - Le Premier ministre du Liban Saâd Hariri a formé lundi un gouvernement d'union nationale, mettant fin à près de cinq mois d'impasse avec le camp mené par le Hezbollah et appelant à "la coopération" pour un "pouvoir exécutif efficace". Le secrétaire général du Conseil des ministres, Souheïl Bouji, a annoncé la composition du gouvernement en vertu d'un décret signé par le président de la République Michel Sleimane et M. Hariri, qui avait communiqué auparavant au chef de l'Etat une liste de 30 ministres dont deux issus du Hezbollah. "Le gouvernement d'union nationale est enfin né", a commenté M. Hariri. "Nous ouvrons une nouvelle page". "Ce gouvernement est à l'image du Liban actuel", a poursuivi le Premier ministre libanais, l'air grave. "Il peut paraître aux yeux de certains le reflet des différends confessionnels et politiques, mais nous devons prouver au monde entier qu'il est, aux yeux des Libanais, la véritable image de l'entente nationale", a-t-il ajouté. "L'entente signifie la coopération, la coordination et la participation (...). Il faut que le Conseil des ministres devienne un pouvoir exécutif efficace responsable des affaires du pays et non un lieu de querelles", a poursuivi le fils de l'ex-Premier ministre assassiné Rafic Hariri. "Les expériences des années passées n'étaient pas encourageantes", a-t-il noté. "Ce gouvernement sera soit une chance de renouveler la confiance dans les institutions de l'Etat et de donner un exemple réussi sur la gestion des affaires du pays à travers l'entente nationale, soit il sera une étape à travers laquelle les Libanais répèteront leur échec", a encore ajouté M. Hariri. Le nouveau cabinet est composé de 30 ministres, dont 15 pour la majorité, 10 pour la minorité et cinq "neutres" désignés par le président Sleïmane. Selon cette formule, aucune partie ne disposera d'un droit de veto et M. Sleïmane aura un rôle d'arbitre.