Le Temps-Agences - L'Union européenne a jugé hier "prématurée" la demande de soutien que lui a adressée l'Autorité palestinienne en vue d'une reconnaissance par le Conseil de sécurité de l'ONU d'un Etat palestinien indépendant. "Je ne pense pas que nous en soyons là. J'aimerais que nous soyions en mesure de reconnaître un Etat palestinien mais il faudrait d'abord qu'il y en ait un, donc je pense que c'est quelque peu prématuré", a déclaré le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt. Le diplomate en chef de l'Union européenne, Javier Solana, a aussi estimé qu'un tel processus devait "prendre du temps" et se dérouler "dans le calme et au moment approprié". "Je ne pense pas que le moment soit venu aujourd'hui d'en parler". La commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, lui a fait écho en disant qu'"il était trop tôt pour dire quoi que ce soit à ce sujet", tout en soulignant que la question "des frontières de 1967" pour un futur Etat palestinien "serait importante". Et le chef de la diplomatie finlandaise, Alexander Stubb, a estimé « qu'il faut vraiment avancer pas à pas", a-t-il dit, jugeant que "toutes les méthodes de négociation sont utilisées" pour tenter de sortir le processus de paix de l'ornière. Il s'est refusé à comparer les territoires palestiniens au Kosovo, dont plusieurs pays européens ont reconnu l'indépendance déclarée pourtant unilatéralement et malgré l'opposition de la Serbie et de la Russie. Les différents responsables européens s'exprimaient devant des journalistes en marge d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Bruxelles. Ils réagissaient à une requête officielle déposée la veille par l'Autorité palestinienne. Cette dernière a demandé à l'Union européenne de soutenir sa démarche en vue d'une reconnaissance par le Conseil de sécurité de l'ONU d'un Etat palestinien indépendant avec Al Qods pour capitale. L'Union européenne est la principale pourvoyeuse d'aide financière aux Palestiniens et adopte à leur égard une attitude traditionnellement plus favorable que les Etats-Unis. La relance du processus de paix achoppe sur le contentieux des colonies, les Palestiniens réclamant d'abord un arrêt total des implantations en Cisjordanie occupée (dont Jérusalem-est), alors que le gouvernement Netanyahu offre seulement un gel partiel de la construction.