- Loin des clivages syndicaux et des conflits corporatistes l'action de la CCI n'est pas dépourvue de considérations extra-professionnelles 280.000 adhérents sont appelés à élire, le 15 avril prochain, les 8 chambres de commerce et d'industrie à travers la République. Certaines englobent plusieurs gouvernorats en une seule corporation. La loi 75/2006 prévoit d'élire 30 membres (au lieu de 25) pour chaque chambre comprenant, au moins, deux représentants par gouvernorat et deux représentants par secteur d'activités (commerce, industrie, artisanat, services et petits métiers).
Les phases de vérification des listes électorales ont été pratiquement terminées. La clôture du dépôt des candidatures est prévue pour le 4 avril. Toutes ces données ont été présentées lors de la conférence de presse tenue par le Directeur Général du commerce intérieur, Mohamed Aouini.
Les fonctions de la chambre A une question se rapportant aux attributs de ces chambres, Mohamed Aouini a expliqué : « Tout comme les instances de l'UTICA, la chambre de commerce et d'industrie représente les professionnels. Seulement, si les instances de l'UTICA ont un caractère syndical et défendent les intérêts de chaque corporation, les chambres de commerce et d'industrie sont des établissements publics d'intérêt économique. Elles sont formées par les commerçants et les industriels inscrits au registre de commerce, par les prestataires de service et par les artisans ayant déclaré leurs activités conformément à la législation en vigueur. Elles contribuent à la promotion des secteurs du commerce, de l'industrie, des services, de l'artisanat ainsi qu'au développement des petits métiers. Leur fonction consiste à développer les secteurs d'activités relevant de leur domaine de compétence, simplifier les procédures administratives en rapport avec l'entreprise et contribuer à renforcer les relations de coopération et de partenariat avec l'étranger par la conclusion d'accords avec les partenaires étrangers dans le but de favoriser les opportunités d'investissement et de partenariat. Elles contribuent aussi à développer les échanges commerciaux au niveau de la région et assurent la formation continue au profit de leurs adhérents à travers l'organisation de cycles et de séminaires de formation et en leur fournissant les informations économiques et commerciales à caractère général concernant la région.»
L'horizon de la chambre Concernant les ressources des chambres de commerce et d'industrie et les horizons qui leur sont ouverts, le Directeur Général du commerce intérieur a expliqué : « Ces institutions sont faites pour faciliter les formalités administratives au profit des professionnels et les aider à faire valoir leur compétitivité à l'échelle internationale. Et comme les services fournis sont payants, ces corporations bénéficient de recettes qui renflouent leurs caisses. Les expositions et les foires permettent aussi de dégager d'autres revenus. Ces structures permettent donc aux professionnels de se faciliter la vie active. D'ailleurs, le projet d'intégrer la révision du registre de commerce aux attributs de la chambre pourrait lui élargir l'horizon. Déjà, un Conseil Ministériel Restreint a donné des consignes en vue d'étudier les conditions d'une pareille transition. Cet élargissement d'activités fait donc partie de la tendance de désengagement de l'Etat de son implication directe dans la vie économique. » Mourad SELLAMI
La fièvre monte à Sfax Les élections de la chambre de commerce et d'industrie de Sfax attirent particulièrement l'attention ces derniers temps. La cooptation de Abdessalem Ben Ayed par le bureau exécutif de l'UTICA pour être reconduit à la tête de cet organe suscite des réactions défavorables. Des motions ont même circulé pour demander que le président de la chambre soit résidant dans la région pour être plus près des doléances des professionnels et mieux gérer les activités de cette structure. D'autres noms ont ainsi circulé comme potentiels successeur de Ben Ayed. Ridha Fourati semble même tenir à sa candidature. Il est le porte drapeau d'une frange de professionnels de la région qui parlent de la « réconciliation des Sfaxiens avec Sfax ». Ils ne cessent de répéter qu' « on ne gère pas une chambre de commerce à distance.». Un membre du bureau exécutif de l'UTICA de Sfax poursuit dans le même sens : « Il faut en finir définitivement avec les anciennes querelles qui ont secoué la région. La chambre de commerce et de l'industrie est appelée à assurer des tâches importantes pour soutenir l'investissement et l'emploi dans la lignée du projet présidentiel. Tous les efforts doivent donc s'orienter vers le renforcement de cet édifice. Le compromis qui a régné lors des élections de l'UTICA doit continuer et sur les mêmes principes. J'appelle donc à ce que tous les professionnels s'unissent derrière une liste de compromis.». Rappelons que ce compromis avait abouti à l' éloignement des figures au centre des convulsions et qui campaient depuis de longues années sur leurs « prérogatives ». Pourquoi pas un « remake » lors des élections de la Chambre de Commerce et d'Industrie, semble dire beaucoup de professionnels !