A deux mois de la phase finale de la CAN dont le tirage au sort aura lieu, aujourd'hui, à Luanda, l'Equipe de Tunisie se trouve à la croisée des chemins, après son élimination du Mondial 2010. Une élimination, du reste, annoncée comme nous l'avions signalé dans notre édition de mercredi. Cet échec a été, cependant, le détonateur d'une série de concertations, entre ceux qui gèrent notre football tout en sollicitant - quoique tardivement - les conseils de quelques visages de proue connus pour leurs compétences et la richesse de leurs expériences en la matière. Cet échec a eu, au moins, le mérite de faire l'union sacrée de la famille footbalistique, alors que cette union aurait dû voir le jour depuis belle lurette pour établir le diagnostic de notre football au lieu de se limiter à la succession de Coelho. En effet, le malaise de notre football est plus profond qu'une élimination d'une phase finale du Mondial. Rien qu'à voir le niveau de notre championnat, le statut de nos professionnels à l'étranger et l'absence presque totale de la formation au niveau des jeunes pour s'apercevoir que cette élimination n'est qu'un aboutissement d'un cumul de lacunes, de carences et d'insuffisances. On n'a pas besoin d'une qualification au Mondial pour faire de la simple figuration et de se contenter d'une présence seulement au premier tour, en Afrique du Sud. Le football tunisien a plutôt besoin de confirmer les empreintes et d'embellir davantage son image laissée il y a un peu plus de trente ans en Argentine. Avec toutes nos considérations et notre reconnaissance pour le dévouement, le sérieux et la compétence de Faouzi Benzarti, dont le nom est cité avec insistance pour relever Humberto Coelho, nous demeurons convaincus que l'entraîneur de l'Espérance ne possède pas un bâton magique pour permettre à notre sélection de retrouver prospérité et éclat dans un laps de temps aussi court. Peut-être pour le déclic, afin que le moral des joueurs soit retapé à neuf. Et pas plus. A-t-on posé un jour la question sur l'éclipse des équipes tunisiennes des jeunes (cadets et juniors) et leurs forfaits chroniques aux manifestations huppées tels que la CAN ou le Mondial ? S'en est-on soucié sur les raisons de ces ratages à répétition pour soustraire une fois pour toutes le mal qui ronge notre football ? Les quelques performances du reste sporadiques de nos clubs à l'échelle africaine ont été en quelque sorte, de la poudre aux yeux, pour aboutir finalement à une réalité amère certes, mais qu'on ne peut aucunement rejeter. Depuis 1985, nos juniors n'ont disputé aucune phase finale du Mondial. Presque trois décades de léthargie et de travail à l'emporte-pièce ; ce n'est pas normal ! Quand on néglige la formation des jeunes, seul garant d'assurer l'avenir, il serait insensé de rêver de jours meilleurs. Justement, c'est parce qu'on a négligé les jeunes d'hier qu'on ne peut parler de récolte, aujourd'hui. Donc, la question est loin de se limiter à Faouzi Benzarti ou même Cruyff ! ! !