La semaine bloquée vient d'être « bouclée ». Les enseignants mettent actuellement les bouchées doubles pour remettre les épreuves corrigées à leurs élèves. Mais plusieurs enseignants ont fait le choix de s'absenter. Dans un lycée de Nabeul, ils sont plus de 14 enseignants à avoir boudé leurs cours au début de cette semaine. Un fléau qui prend de l'ampleur et que l'administration ne peut pas endiguer. Bon nombre d'élèves ont pu constater, en ce début de semaine, l'absence de leurs profs. « On devait entrer à 8 heures. Mais nous avons passé toute une heure dehors. Le professeur n'est pas venu. De 14h à 16h, nous n'avons pas eu cours, car le professeur était aussi absent », a affirmé Ali élève en 4ème lettres. Cette période de remise de devoirs est pourtant cruciale pour les élèves. Si certains enseignants s'absentent pour des raisons de maladie, d'autres éprouvent le besoin de ne pas venir en classe car ils sont tout simplement débordés par la correction. « Cet absentéisme est devenu un fléau. Même durant la semaine bloquée, 5 à 10 professeurs ne sont pas venus surveiller les examens, s'indigne un directeur d'un lycée. Nous étions obligés d'avoir recours aux surveillants voire aux secrétaires pour combler ce manque en profs. C'est difficile de gérer cette situation malgré que nous ayons prévu des intérims. Mais certains enseignants inconscients nous envoient des certificats de maladie pour justifier leurs absences. »
L'absentéisme des profs : un casse- tête pour l'administration! L'absentéisme est devenu un casse tête pour l'administration des établissements scolaires. Un problème chronique qui, au dire des directeurs, s'est aggravé au début de cette semaine de correction « Un enseignant peut, comme tout le monde, être absent, avance Jamel prof d'anglais, mais le problème, c'est que chacune de ses absences pèse directement sur les élèves. Des centaines d'heures de cours sont perdues chaque année » Mais pourquoi cet absentéisme ? Les enseignants sont aussi victimes des maladies saisonnières : gastro, grippe, rhumes. Un enseignant se déclare facilement malade car une petite faiblesse physique l'empêche de bien enseigner. On ne peut pas tenir une classe si on n'a plus de voix, ou si on est fatigué. Mais il y a sans doute une part d'abus, avec des enseignants qui se déclarent malades pour se reposer. «Entre la semaine bloquée et la semaine de correction, 14 professeurs sur un total de 110 se sont absentés pendant trois jours pour des raisons de santé», nous explique un directeur d'un établissement à Nabeul. Les établissements scolaires sont de plus en plus confrontés à ce phénomène d'absentéisme des profs. À cet égard, un débat national sur ce sujet doit être enclenché. La révision de la formule des examens est souhaitable car si cette semaine a ses avantages, elle a beaucoup de limites surtout pour les enseignants qui sont appelés à corriger des centaines de copies en un temps record.