Echange de prisonniers : Hamas promet une réponse "la semaine prochaine" Le Temps-Agences- Un an après la guerre, la vie est comme gelée sur place à Gaza. Des quartiers entiers sont toujours en ruines, le processus de paix est bloqué, et, dans un territoire bouclé par le blocus, les habitants traumatisés n'arrivent pas à reconstruire leur existence. L'opération "Plomb durci", lancée par Israël le 27 décembre 2008 pour faire cesser les tirs de roquettes palestiniennes sur son territoire, a fait en trois semaines plus de 1.400 morts et 5.300 blessés dans les rangs palestiniens, dont des centaines de civils, selon des sources palestiniennes et israéliennes. Au-delà des destructions matérielles, les cicatrices laissées par le conflit sont profondes, le recours à une force de frappe sans précédent contre les Palestiniens ayant des répercussions qui dépassent les souffrances infligées au 1,5 million de Gazaouis. Faute d'avoir renversé les dirigeants Hamas du territoire, au pouvoir depuis 2007, l'offensive les a renforcés: le fossé s'est encore creusé entre Gaza tenue par le Mouvement Hamas islamique et la Cisjordanie aux mains d'un Fatah de plus en plus considéré comme subordonné à Israël. Et sans un pouvoir palestinien unifié, condition préalable à des pourparlers de paix, la perspective d'un accord semble s'éloigner. Mais l'ONU et les organisations de défense des droits de l'homme ont accusé tant Israël que le Hamas de crimes de guerre, y compris d'avoir visé délibérément des civils. Du coup, politiques et généraux israéliens réfléchissent à deux fois avant de se rendre à l'étranger: Tzipi Livni a annulé un voyage à Londres, car, chef de la diplomatie de l'Etat hébreu à l'époque, elle risquait une arrestation. Si l'image d'Israël sur la scène internationale s'est effondrée, les Israéliens ont eux soutenu "Plomb durci" et donné, quelques mois plus tard, leurs suffrages à la droite dure, ramenant le "faucon" Benyamin Nétanyahou au pouvoir. Depuis, l'Europe dénonce la poursuite des constructions dans les colonies, et l'espoir de relance du processus de paix suscité par l'élection de Barack Obama aux Etats-Unis a fait long feu. Sur place, l'interminable blocus de Gaza, imposé après l'enlèvement du soldat franco-israélien Gilad Schalit par des militants proches du Hamas en 2006, empêche la reconstruction, béton et fer ne pouvant entrer dans le territoire. Dans certains quartiers en ruines, la guerre semble avoir pris fin hier. Des milliers de Gazaouis sont toujours sans logement, l'approvisionnement en eau et électricité est sporadique, les réseaux endommagés n'ayant pas été réparés, et les eaux usées s'écoulent dans la Méditerranée. Plus que jamais pour les habitants pourtant habitués au pire, l'heure est au système D. Des jeunes récupèrent des métaux dans les décombres, les revendant à des entreprises artisanales déterminées à reconstruire par tous les moyens. L'entrepreneur Emad Khaldi, lui, a remis au goût du jour les briques en terre et les techniques traditionnelles de l'habitat, avec leurs toits en dôme ne nécessitant aucune structure métallique. Dépassée, l'UNRWA, l'agence humanitaire onusienne chargée de palestiniens, a commandé 120 maisons "à l'ancienne" pour les déplacés. Mais la destruction de milliers de logements, dans cette Bande de Gaza déjà surpeuplée, obère l'avenir. Les seuls à prospérer dans Gaza démolie semblent être les représentants du Hamas et les trafiquants gérant les tunnels de contrebande sous la frontière égyptienne. Le Hamas considère être sorti victorieux de "Plomb durci". "Israël a perdu la guerre", décrète Khalil al-Hayeh, un de ses dirigeants. "Israël disait vouloir détruire le Hamas, mais aujourd'hui (...) nous sommes plus puissants". -------------------------- Echange de prisonniers : Hamas promet une réponse "la semaine prochaine" Le Temps-Agences- Le Hamas répondra d'ici la semaine prochaine à la contre-offre d'Israël sur un échange de détenus palestiniens contre le soldat Gilad Schalit, a annoncé jeudi l'un des responsables politiques du Mouvement de la résistance islamique. Lire la suite l'article Depuis Damas, Moussa Abu Marzouk, vice-président du bureau politique du Hamas, a indiqué que son mouvement étudiait la proposition israélienne remise mercredi via un médiateur allemand et qu'il rendrait sa réponse "la semaine prochaine au plus tard". Le Hamas exige la libération d'un millier de Palestiniens détenus par l'Etat hébreu, dont certains sont impliqués dans des attentats, en échange de la remise de Gilad Schalit, retenu depuis trois ans et demi dans la Bande de Gaza. Selon les médias israéliens, l'Etat hébreu pourrait accepter un échange, à condition que certains de ces prisonniers soient expulsés vers la Bande de Gaza ou l'étranger, avec interdiction de revenir en Cisjordanie.