Israël plus souple sur un échange de prisonniers Le Temps-Agences - Plusieurs centaines de Gazaouis se rendent à la frontière égyptienne pour remettre en état les tunnels de contrebande pilonnés pendant les 22 jours de l'agression israélienne et rétablir un trafic vital pour l'enclave contrôlée par le Hamas. Le mouvement Hamas et les autres factions armées, qui utilisent des tunnels distincts pour la « contrebande d'armes », interdisent à la presse d'en approcher et il est impossible de savoir s'ils sont ou non opérationnels. Le gouvernement israélien a promis de recourir à nouveau à la force si le Hamas tente de reconstituer son arsenal. L'arrêt des tirs de roquettes en direction du sud d'Israël était l'un des « principaux objectifs » de l'opération "plomb durci". Les forces israéliennes déployées dans la bande de Gaza ont achevé leur retrait hier, trois jours après les cessez-le-feu unilatéraux proclamés par les deux camps. "S'il faut mener de nouvelles opérations militaires pour faire cesser la contrebande, ce sera fait (...) Israël se réserve le droit d'agir contre la contrebande, un point c'est tout", a martelé Tzipi Livni, ministre des Affaires étrangères, sur l'antenne de Radio Israël. Selon un responsable égyptien qui a requis l'anonymat, les services de sécurité inspectent la totalité de la frontière pour y trouver l'entrée des tunnels côté égyptien. Des maisons d'habitation, des immeubles et des fermes ont été visités, a-t-il ajouté, sans préciser le résultat éventuel de ces investigations. A Rafah, dans l'extrême Sud de l'enclave, les nombreux Palestiniens ayant investi financièrement dans les tunnels ont entamé un état des lieux et des travaux de réfection, dissimulés sous des tentes, ont d'ores et déjà débuté. Le blocus israélien de la bande de Gaza, qui ne laisse filtrer que l'aide humanitaire, a fait de ces tunnels une activité très rentable. "Il faut bien vivre. On est encore jeunes et on n'a pas d'autre boulot que les tunnels", résume Mohamed, 18 ans, propriétaire de l'un de ces ouvrages. Le général Gabi Ashkenazi, chef d'état-major de l'armée israélienne, a assuré la semaine dernière que tous les tunnels répertoriés avaient été bombardés pendant l'agression. A Genève, le Comité international de la Croix-Rouge s'est inquiété de la présence de munitions ayant fait long feu, craignant pour les plus jeunes et les équipes de secours. "La plupart des enfants sont restés enfermés ces trois dernières semaines parce qu'il n'y pas eu de pause dans les hostilités. Les combats sont désormais terminés, ils sont à nouveau dans les rues et courent le risque d'être tués ou mutilés par ces restes de la guerre", a souligné Imad Abou Hassirah, membre du personnel de l'organisation. Les Gazaouis qui habitent dans le secteur frontalier assurent que le trafic de carburant a d'ores et déjà repris via plusieurs centaines de tunnels qui ont, selon eux, échappé aux bombardements. Mohamed et ses trois partenaires ont investi 40.000 dollars dans leur propre galerie. "Bientôt, il sera opérationnel. Je ne ramènerai pas de drogue ni d'armes. J'ai l'intention de l'utiliser pour ce qui manque le plus, la nourriture et l'essence, et c'est très profitable", dit-il. En visite à Bruxelles, Livni a fait savoir hier que l'Union européenne avait reconnu la nécessité de faire cesser le trafic d'armes dans la bande de Gaza. Au micro de Radio Israël, elle a invité les Etats membres de l'Union européenne à y contribuer en arraisonnant les navires qui alimentent ce trafic et en infligeant de nouvelles sanctions à l'Iran, qu'elle accuse d'équiper le Hamas. Ses homologues européens ont, quant à eux, fait de la réouverture des points de passage de la bande de Gaza une condition de leur participation à la lutte contre la contrebande. "Les points de passage sont ouverts aux besoins humanitaires, c'est conforme à nos valeurs", leur a-t-elle répondu. ------------------------------ Israël plus souple sur un échange de prisonniers Le Temps-Agences - Les responsables israéliens ont assoupli leur position sur les conditions de libération de prisonniers palestiniens en échange du soldat israélien Gilad Shalit détenu par le Hamas, a indiqué hier la radio militaire israélienne. Plusieurs ministres, dont la chef de la diplomatie Tzipi Livni, ainsi que le chef du Shin Beth (service de sécurité intérieure), Youval Diskin, acceptent désormais la libération de la plupart des détenus dont le mouvement islamiste palestinien exige l'élargissement en échange du soldat, a ajouté la radio. Selon elle, ces responsables estiment que le Hamas, au pouvoir à Gaza, est sorti "très affaibli" de l'opération militaire israélienne de 22 jours contre le territoire palestinien. La libération de détenus du Hamas ne permettrait pas à ce mouvement de se renforcer, ont-ils estimé. La radio a précisé que le Premier ministre israélien Ehud Olmert était décidé à déployer le maximum d'efforts pour ramener Gilad Shalit, capturé en juin 2006, dans ses foyers avant les élections législatives du 10 février. Le conseiller politique au ministère israélien de la Défense, le général de réserve Amos Gilad, devait se rendre hier au Caire pour reprendre les discussions avec les Egyptiens qui jouent le rôle d'intémédiaires avec le Hamas pour le dossier de la trêve à Gaza et celui de Gilad Shalit. "Nous sommes tous responsables de son retour", a affirmé à la radio militaire Mme Livni, réaffirmant qu'Israël ne procéderait pas à la réouverture des points de passage entre Israël et Gaza "tant que la question de Gilad Shalit est en suspens". Ce soldat, qui a également la nationalité française, a été capturé par des groupes armés palestiniens, dont la branche armée du Hamas, à la lisière de la bande de Gaza en territoire israélien en juin 2006. Depuis il est détenu par le Hamas qui exige que plusieurs centaines de prisonniers détenus par Israël soient relâchés en échange de sa libération. Plusieurs tentatives de négociations en vue de cet échange menées via l'Egypte ont échoué ces dernier mois. Mercredi, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, a affirmé que ni l'Egypte ni Israël n'avait d'informations sur le sort de Gilad Shalit. En octobre, le président égyptien Hosni Moubarak avait affirmé que le soldat était en bonne santé et que le Hamas ne lui ferait aucun mal.