Le Temps-Agences - Des responsables israéliens minimisent l'imminence d'un accord avec le Hamas portant sur la libération du soldat israélien Gilad Shalit, retenu dans la bande de Gaza, en échange de celle de Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes. Des diplomates occidentaux et des sources tant israéliennes que palestiniennes ont néanmoins confirmé que des médiateurs égyptiens travaillaient à un accord qui pourrait comporter des échanges de prisonniers, des accords de cessez-le-feu, un allègement du bouclage de la bande de Gaza par Israël et un rapprochement entre factions palestiniennes rivales. La date butoir fixée par l'Egypte pour une réconciliation entre le Hamas et le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas ainsi que le troisième anniversaire, cette semaine, de la capture de Gilad Shalit par le Hamas, ont alimenté les spéculations sur un accord. La famille de Shalit, qui a aussi la nationalité française, a intensifié ses pressions sur le nouveau Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour qu'il parvienne à un accord. Le gouvernement israélien a longtemps rejeté les revendications du Hamas qui réclame en échange la libération de militants du Hamas responsables d'attaques contre des Israéliens. Benjamin Netanyahu est en outre soumis à des pressions des Etats-Unis et de ses alliés européens pour qu'il assouplisse le blocus imposé à Gaza, qui bloque l'aide à la reconstruction promise par des pays étrangers après l'agression israélienne de janvier dernier. Israël, soumis à des pressions américaines en faveur d'une reprise des discussions de paix avec Mahmoud Abbas, a lié le blocus au sort de Gilad Shalit. Un responsable israélien a déclaré que Benjamin Netanyahu souhaitait que la communauté internationale fasse pression sur le Hamas, pas sur Israël. "Le Hamas détient Gilad Shalit depuis trois ans. Il n'a même pas obtenu une seule visite d'un représentant de la Croix-Rouge. La communauté internationale devrait faire pression pour sa libération et pour une telle visite", a-t-il dit. Le Hamas, qui a pris le contrôle de la bande de Gaza il y a deux ans en combattant les forces du Fatah, souhaiterait rallier le soutien des 1,5 million de Gazaouis en améliorant leurs conditions de vie grâce à un allègement du bouclage. Aziz Dweik, président du Parlement palestinien élu en 2006 et dominé par le Hamas, a exhorté Israël à accepter une trêve de longue durée proposée par le Hamas. Bien que le Hamas refuse de reconnaître Israël, il lui offre "une forme de réconciliation" susceptible, si elle est acceptée, d'apporter une paix durable au Proche-Orient, a-t-il dit dans une interview accordée hier à Reuters, deux jours après sa libération d'une prison israélienne où il a passé trois ans. Israël devrait se retirer sur les frontières d'avant la Guerre des Six Jours de 1967 et permettre la création d'un Etat palestinien qui s'engage à la non-violence, a dit Aziz Dweik. "Nous devons saisir cette chance. C'est un moment de vérité (...) J'espère que les Israéliens en profiteront pour leur bien et pour le nôtre", a-t-il ajouté. Il a prôné une trêve "la plus longue possible" pour laisser le temps à une nouvelle génération de laisser de côté les divergences et de se réconcilier.