Le commerçant dans la présente affaire avait pris l'habitude de payer son fournisseur par chèque qu'il remettait à l'agent chargé de la livraison. Il était ,en effet, approvisionné à domicile même, et cet agent, satisfaisait toutes ses commandes, afin de ne le laisser manquer de rien. Toutefois ce vieux commerçant étant illettré, se contentait de signer au bas du chèque qu'il remettait en toute confiance au jeune homme, en lui laissant le soin de le remplir en libellant la somme due, en chiffres et en lettres. Mais quel ne fut pas son étonnement, lorsqu'il constata que des chèques présentés à sa banque par ce fournisseur, comportaient des sommes faramineuses, et en tout cas bien au delà de la somme qu'il devait réellement en contrepartie de la marchandise livrée. Ce fut la raison pour laquelle, il formula opposition, auprès de sa banque en invoquant que les chèques en question étaient falsifiés. Inculpé, le jeune livreur nia les faits incriminés , déclarant qu'il avait toujours libellé les chèques en présence du commerçant Ce que réfute ce dernier en affirmant que les sommes libellées sur les chèques litigieux ne correspondaient aucunement au coût réel des marchandises livrées. Ce fut d'ailleurs la présomption à charge qui a été retenue contre l'accusé pour le déclarer coupable des faits incriminés pour lesquels il fut condamné à 8 ans de prison.