La municipalité de Sfax vient de prendre la décision de rendre le stationnement des voitures dans le grand centre ville payant. L'objectif étant de mettre de l'ordre dans tout le système de stationnement en ville. Une telle décision peut paraître positive mais bon nombre de citoyens désapprouvent cette décision et pensent qu'elle est injustifiée. Salah fonctionnaire dans une administration au Centre ville de Sfax, estime que : " Sans entrer dans l'aspect légal de ce projet, nous nous intéressons ici à l'aspect pratique du sujet. La politique de stationnement dans le centre ville de Tunis pourrait constituer un exemple prouvant que la stratégie des zones bleues appliquée est défaillante. Selon un dépliant préparé par la municipalité de Sfax pour annoncer la bonne nouvelle, le principal but d'installer des zones bleues dans le centre ville est de parer au problème de stationnement, or un simple coup d'œil sur la carte du centre ville avec les indications des différents types de stationnement montre que la municipalité a loué ses rues et ses avenues dans lesquelles le stationnement était auparavant interdit. Les zones de stationnement interdit sont généralement mises en place pour éviter les bouchons. Cependant, transformer ces zones en des zones bleues ne résout pas le problème. Il s'agit plutôt d'ouvrir le champ pour les gens qui ont loué les dites zones pour faire fortune. De ce fait, la municipalité n'a pas cherché à rendre la circulation beaucoup plus fluide dans le grand centre ville de Sfax, mais elle a cherché à transformer le stationnement gratuit en un autre payant ". Travailler ou alimenter les horodateurs Il est à rappeler que les utilisateurs du centre ville de Sfax appartiennent à plusieurs catégories socioprofessionnelles. On trouve principalement des travailleurs et des habitants. Les premiers seront dans l'obligation de quitter leurs lieux de travail pour aller alimenter les horodateurs de 400 millimes toutes les 60 minutes. Imaginons donc un avocat devant un juge, un médecin en pleine consultation, un huissier notaire ou de justice, les fonctionnaires de banque, etc. qui doivent rendre visite la moindre des choses huit fois par jour aux différents horodateurs. Une telle stratégie de zones bleues ne constitue-t-elle pas une sorte de pénalité ? « En ce qui concerne l'activité commerciale, la municipalité va limiter par le biais de ces machines la présence des consommateurs à la fois dans le temps et dans l'espace. D'abord, en fixant la période de stationnement par des intervalles de 30 et de 60 minutes et par conséquent minimiser le temps de faire du shopping. Ensuite, en précisant les lieux de stationnement et donc des destinations. Tout un trafic va être défavorablement touché... En contre partie, un autre va connaître son développement : c'est celui du fameux " chenguel " la grue », affirme Abdelmajid, un commerçant. Sir horodateur Régit la vie privée Quant aux habitants du centre ville, et sous réserve de la possession d'une carte d'habitant, ont " la liberté " de stationner gratuitement avant 9h du matin, entre 12h et 15h et à partir de 18h. Ce n'est plus donc une simple question de mettre de l'ordre dans le système de stationnement mais aussi une sorte " d'organisation " de la vie privée. " En fait, la municipalité et, par l'intermédiaire de ces nouveaux propriétaires des zones bleues, est venue changer le rythme de vie des gens. Elle a pris en considération les habitants qui quittent leurs maisons pour des motifs de travail ou autres et a oublié par exemple les retraités qui habitent le centre ville et possédant des voitures. Ces gens doivent peut être aller faire le tour de la ville de 9h à 12h, revenir chez eux prendre le repas et se reposer jusqu'à 15h pour partir de nouveau consommer de l'énergie jusqu'à 18h. Cependant, ils peuvent rester chez eux mais tout en voisinant ces fameux horodateurs pour calmer leur faim en millimes toutes les 60 minutes ", s'exprime Tijani, un retraité habitant le centre ville de Sfax. Toutefois, la municipalité a trouvé une bonne solution. Elle a installé des parkings gratuits ayant une capacité totale de 1100 véhicules. Cependant ces parkings sont loin du Centre ville. Par ailleurs et pour pouvoir obtenir une carte " d'adhérent " vous devez tout d'abord régler votre situation en matière d'impôt municipale. Une relation causale qui ne doit pas normalement être présente entre le citoyen et la municipalité. En effet, la majorité écrasante des utilisateurs des magasins, des bureaux et des maisons sont des locataires dont les contrats sont très anciens. Ainsi, la municipalité n'a pas le droit de pénaliser les locataires parce qu'elle n'a pas pu récupérer son argent des propriétaires originaux. En fin, les horodateurs installés sont équipés par des caméras de surveillances. C'est bien, mais qui va gérer toute cette base de vidéo et comment ?