La résiliation unilatérale - sur décision du Conseil Régional- du contrat de gestion des zones bleues, liant la municipalité de Sfax à l'entreprise adjudicatrice, devait astreindre la municipalité à payer à ladite société les dommages et intérêts découlant de cette résiliation. A ce propos, nous croyons savoir que le montant du dédommagement dépasserait les deux millions de dinars. A ceux qui pourraient croire que ce montant est excessif ou injustifiable, une source municipale nous a déclaré : « Le montant n'est pas encore définitif. Mais quel qu'il soit, il faut savoir que son estimation a été confiée à un cabinet d'expertise- comptable, une partie neutre. Tout se fait dans la rigueur la plus totale, sur la foi de factures. Il n'est pas question du tout de faire preuve de la moindre concession, s'agissant de deniers publics » Il est vrai que l'ancien concessionnaire a engagé d'importantes dépenses en matière de travaux de tous genres et surtout d'acquisition de matériel et d'équipements, entre autres quelque 200 horodateurs et 11 grues et il est de son droit d'être dédommagé. La question est de savoir comment va être géré le surplus de matériel comme les horodateurs. A ce propos, nous attirons l'attention du conseil municipal sur les risques de dégradation des appareils, surtout ceux implantés dans des rues peu fréquentées. Au moins deux d'entre eux ont déjà subi quelques dommages : l'un d'eux a été même couvert de graffiti par un enfant inconscient ou un quelconque énergumène. Il est à signaler aussi que la réflexion autour des zones bleues auxquelles ont été consacrées différentes séances au sein du conseil municipal a abouti à un consensus s'articulant autour de deux objectifs majeurs: premièrement, l'interdiction du stationnement anarchique au centre-ville et aux zones névralgiques, à l'instar de l'avenue du 7 Novembre dans le but d'assurer la fluidité de la circulation. Deuxièmement, l'aménagement de nouveaux parkings conformément au principe de l'alternance, en vue de dynamiser les activités économiques et sociales au centre-ville. Par la même occasion, vu l'hostilité que leur ont vouée les citoyens, les zones bleues changent d'appellation. Elles seraient dorénavant baptisées zones de stationnement automobile avec l'espoir avoué d'opérer une sorte de «catharsis» sociale. Mais au-delà de ce détail, la réflexion porte principalement sur la réduction des zones délimitées par l'ancien concessionnaire qui aurait implanté 192 horodateurs lesquels verraient leur nombre chuter à une quarantaine, sachant que la décision finale concernant la délimitation des nouvelles zones est en gestation. En tout cas, il y a deux certitudes, d'abord, la création de l'Agence Municipale de Services, chargée de la gestion des zones de stationnement et des parkings attend encore l'approbation définitive, du ministère de tutelle. Cela fait que les décisions de la commission technique, attendu pour les prochains jours risquent d'être reportées car leur mise en service est tributaire de leur approbation qu'on espère pour bientôt. D'autre part, nous croyons savoir qu'aussi bien la délimitation des nouvelles zones de station réglementée que le nombre d'horodateurs va revêtir un caractère provisoire et pourrait faire l'objet de révision à la lumière de l'opération d'évaluation ultérieure qui prendra en compte la réaction des citoyens et , bien entendu, le point de vue du conseil municipal. Déjà, que les choses traînent depuis un bon bout de temps, c'est-à-dire, depuis environ une année, le statu quo -voire la complication de la situation, en matière d'encombrement de la circulation et de stationnement anarchique - risque d'avoir une nouvelle rallonge. Alors, vivement l'approbation de la décision portant création de l'Agence Municipale de Services.