Il y a toujours eu trop de pression sur l'enseignement. Il est en effet normal et -même- tout à fait logique que les enseignants revendiquent l'aura que légitime la noblesse du métier qu'ils exercent. Ils ne veulent donc pas avoir l'impression d'être " clochardisés " et, dans leur logique, sous-payés. Et cela fait que le syndicalisme des enseignants, rigoureusement fragmenté - comme celui des instituteurs - cristallise des revendications quelque peu paradoxales : les enseignants troquent leurs revendications intellectuelles contre celles matérielles. Le dossier est lourd. Et pour le cas des enseignants du secondaire, cela fait des années qu'il traîne parce que, dans une certaine mesure, le vis-à-vis, c'est-à-dire l'administration, s'en tient à une logique contractuelle, un peu trop contractuelle justement aux yeux du syndicat qui, de son côté, refuse un morcellement des revendications ou, du moins, un certain ciblage. Tout est mis sur la table : salaires, heures de cours, mutations, retraites, CAPES... et cela s'accumule au point que les réformes de l'enseignement se font de manière unilatérale, sinon dans un dialogue de sourds. L'un des pays les plus scolarisés du monde, le nôtre, mise toujours sur le savoir, sur l'enseignement, sur le rôle civique de l'enseignant. Or celui qui a failli être un prophète, selon l'adage arabe, est aujourd'hui diabolisé. On lui impute la mauvaise qualité de l'enseignement dispensé aux élèves et, lui, sur la défensive, rétorque disant que c'est la faute au système. Et nos enfants dans tout cela ?