La CAN 2010 commence bien mal pour le Cameroun. Les finalistes de la dernière édition ont chuté hier dès leur entrée en lice face au Gabon (0-1). L'ancien Lensois Daniel Cousin a inscrit, contre le cours du jeu, le seul but de la rencontre en première période. Les hommes de Paul Le Guen, qui découvre la compétition, seront attendus au tournant contre la Zambie le week-end prochain. Les surprises continuent de jalonner le premier tour de la CAN 2010. Après l'Algérie dominée par le Malawi (0-3), la Côte d'Ivoire accrochée par le Burkina Faso (0-0), c'est au tour du Cameroun de trébucher dès son entrée en lice dans la compétition. Les Lions indomptables, finalistes de l'édition précédente, se sont inclinés ce mercredi face au Gabon (0-1). Les retrouvailles entre Paul Le Guen et Alain Giresse, tous deux anciens entraîneurs du PSG, ont finalement tourné en faveur de ce dernier, au terme d'un match que les Camerounais ont dominé de bout en bout, sans trouver la faille. La faute à un manque d'efficacité dans le dernier geste des coéquipiers de Samuel Eto'o, qui devront déjà montrer un autre visage face à la Zambie le week-end prochain. Cette victoire surprise des Gabonais ne leur ouvrira pas les portes du Mondial sud-africain, que les Camerounais leur avait claquée au nez lors de la phase de qualifications. Battus à deux reprises, dont une défaite à Libreville (0-2) pour la première de Le Guen sur le banc des Lions indomptables, les coéquipiers de Daniel Cousin étaient malgré tout animés d'un sentiment de revanche. Cet état d'esprit ne s'est pas forcément ressenti sur le terrain, simplement dans le résultat. Car il faut bien avouer que ce succès a été acquis contre le cours du jeu. Dominateur tout au long de la rencontre, le Cameroun n'a pas su se mettre en position idéale ou est tombé sur Ovono, un gardien gabonais parfois heureux, parfois bien inspiré. Cousin, buteur contre le cours du jeu Dès les premières minutes du match, la supériorité technique et physique des hommes de Le Guen imprime sa marque. A l'image de son équipe, Emana percutait et faisait parler sa vitesse, avant d'échouer face au but. Comme sur cette action initiée par une talonnade pour lui-même au milieu de terrain qui effaçait deux joueurs avant que le tir de l'ancien Toulousain ne trouve le poteau (7e). Bien installés dans le camp gabonais, les Camerounais multipliaient les corners, en vain. Et sur l'une de leurs premières incursions, les Panthères ouvraient la marque. Après un contre favorable qui filait entre les jambes de Song, Daniel Cousin se présentait seul face à Kameni et ajustait le portier d'un plat du pied (1-0, 17e). L'impuissance du Cameroun se poursuivait alors, avec un tir à bout portant de Webo dans la surface écarté d'un arrêt réflexe d'Ovono (21e) et un coup franc lointain frappé fort par Njitap repoussé maladroitement par le portier gabonais (25e). Le gardien du Mans enfilait le costume de sauveur en seconde période avec des parades décisives devant Tchoyi (50e), Webo (56e et 60e) et Emana (74e). Malgré une forte pression dans les derniers instants de la rencontre, les Lions indomptables devaient quitter le stade de Lubango la tête basse et la queue entre les jambes. Décidément, cette CAN ne réussit pas aux prétendants à la victoire finale, preuve que le niveau se resserre sur le continent africain. ------------------------------------------------ Eto'o : "Le football est au-dessus de tout" Samuel Eto'o a exprimé toute sa compassion ainsi que celle de la délégation camerounaise à l'équipe et au peuple togolais. S'il respecte la décision du Togo de quitter la compétition, la meilleure réponse pour lui est de rester pour donner une autre image de l'Afrique au monde. «Je comprends et partage la douleur de la nation togolaise», a déclaré le capitaine des Lions Indomptables. Alors que la CAN devrait être une fête totale, Eto'o a regretté que l'image de l'Afrique soit traînée dans la boue par «certains individus essaient de salir l'image de l'Afrique» en évoquant l'agression armée des bus transportant les délégations togolaises à Cabinda. L'attaquant de l'Inter de Milan a vite joint Emmanuel Adebayor pour lui exprimer la compassion du Cameroun. «J'ai eu le capitaine du Togo au téléphone et je lui ai présenté notre soutien». Aussi, même si certains ont voulu politiser le football, il reste «au-dessus de tout, même de la politique», a déclaré Eto'o. Pour le drame que rien ni personne ne saurait effacer, Eto'o et les Lions auront «toujours une pensée pendant et après pour les Togolais».