Il a été recruté en 1974 par une banque nationale en tant que caissier. Les difficultés familiales et financières dont il a dû faire face, ainsi que la tentation du gain facile l'ont carrément métamorphosé. Du droit chemin, il a décidé de virer dans les chemins ténébreux de la délinquance. Pour cela il fallait réfléchir sur le meilleur moyen de s'approprier de l'argent sans être découvert. Il choisit parmi des clients peu intéressés par la vérification de leur solde une dame habituée à alimenter son compte, sans daigner vérifier les différentes opérations qu'elle a effectuées. Il a essayé une première fois de détourner de l'argent à son profit en falsifiant un chèque volant ( chèques soumis à la clientèle non muni d'un chéquier afin de retirer de l'argent) libellé au nom de cette cliente la somme de 4000 dinars. En effet, la dame ne s'en est pas aperçue puisque après cette opération frauduleuse elle s'est présentée deux fois à la banque pour alimenter son compte et elle n'avait pas pris la peine de demander un relevé bancaire. Cette fois, le caissier était sûr qu'il pouvait continuer à retirer des sommes du compte de la dame à son profit. Ainsi et à chaque occasion il se permettait de libeller des chèques volants au nom de la cliente. Six chèques atteignant au total, la somme de vingt milles dinars ont été retirés du compte de la dame. C'est par pur hasard que la cliente a pu se rendre compte . Elle a reçu par courrier postal un relevé bancaire, elle a jeté un coup d'œil à tout hasard. Grande fut sa surprise en constatant qu'elle a été débitée de la somme de vingt milles dinars. Elle s'est rendue de suite à la banque pour demander des explications pensant bien sûr à une erreur comptable. Le responsable de l'agence et en se référant aux chèques présentant les sommes retirées, s'est aperçu que la signature n'était pas conforme à celle de la cliente. L'enquête a permis d'établir qu'il y a eu une falsification de six chèques. L'expert a confirmé qu'il ne s'agit nullement de la signature déposée de la titulaire du compte. A partir de ce constat, des doutes ont pesé sur le caissier d'autant plus que ce dernier laissait entrevoir un comportement assez perplexe durant toute l'enquête. L'affaire a été confiée à la police judiciaire qui n'a pas mis trop de temps confondre le caissier qui a reconnu en effet son forfait. Il a été traduit en état d'arrestation devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis. l'avocat, devant l'aveu de son client n'a pu que solliciter les circonstances atténuantes. Après délibération le tribunal a condamné l'accusé à une peine de cinq ans de prison ferme.