Ils étaient cinq personnes à comparaître dernièrement devant le juge d'instruction près le tribunal de première instance de Tunis pour falsification de documents administratifs, escroquerie et complicité. L'accusé principal exerçant pourtant une profession libérale à caractère humanitaire, a décidé pour arrondir ses fins de mois, de recourir à une forme d'escroquerie bien usitée de nos jours :intervenir pour des jeunes voulant tenter leur chance sous d'autres cieux, afin de leur procurer des visas. Son complice, un jeune homme sans ressources ni emploi, faisait l'intermédiaire afin de lui ramener des intéressés, prêts à monnayer ce service, rubis sur l'ongle et sans tergiverser. Les trois jeunes hommes qui se sont fait avoir, rêvaient d'aller travailler dans un pays d'Europe. Aussi étaient-ils tout contents de voir leur rêve réalisé et n'en crurent même pas leurs yeux, lorsque l'intermédiaire leur tendit leurs passeports comportant bel et bien des visas en bonne et due forme, enfin presque. Leur plus grande surprise, hélas désagréable, fut lorsqu'on la police des frontières leur annonça que ces visas étaient falsifiés. Etaient-ils au courant ou tombaient-ils des nues ? En tout état de cause ils ont nié, devant le magistrat instructeur, connaître manœuvres frauduleuses de leurs deux interlocuteurs, lesquels leur avaient promis d'intervenir en leur faveur auprès des instances administratives concernées.