Prenant prétexte de cyber attaques venues de Chine dont aurait été victime le moteur de recherche américain Google, Hillary Clinton, le chef de la diplomatie américaine, a haussé le ton contre la Chine et a invité toutes les entreprises américaines à "refuser de soutenir la censure politique" Hilary Clinton, a justifié cette ingérence humanitaire» en proclamant que son pays en tant que «berceau» du réseau, est «le garant de la liberté d'expression sur Internet» ce qui lui donne le droit de s'assurer de son libre fonctionnement. Elle a même parlé d'une "marque nationale". Pékin n'a pas apprécié la leçon donnée par Hilary Clinton, et a appelé les Etats-Unis « à cesser d'utiliser la prétendue liberté sur Internet pour lancer des accusations infondées contre la Chine " Quant à nous, simples citoyens du monde, nous ne savons plus à quel saint nous devons nous vouer, face aux acrobaties des USA en matière des droits de l'homme en général et de la liberté d'expression en particulier. Car où était donc « le gardien de la liberté d'expression », prolamé aujourd'hui par Madame Clinton, en janvier 2006 lorsque l'entreprise commerciale Google avait accepté de son plein grès de se conformer au jeu de la censure stipulé dans les clauses de son contrat d'entrée sur le marché chinois ?! Google avait à l'époque provoqué un tollé d'indignation de la part des organisations de défense des droits de l'homme qui trouvaient scandaleux qu'il accepte de rayer de son moteur de recherche destiné au chinois, le mot droit de l'homme entre autres. Ces organisations savaient qu'elles n'avaient aucune chance de voir Google préférer les principes des droits de l'homme à un marché où il ya trop de fric à se faire. Depuis trois ans Google avait donc présenté aux Chinois des résultats censurés, sans pour autant avoir mal à la conscience, mais voilà qu'il décide, en décembre dernier de réviser sa position en faisant sauter les filtres, tout en « souhaitant ne pas être contraint de quitter ce marché». Quand on sait aussi que la plupart des médias américains avaient induit le monde en erreur en relayant les informations erronées du gouvernement américain sur l'Irak, contribuant ainsi à la ruine actuelle de ce pays, on peut s'interroger sur la signification élastique du concept de la liberté d'expression chez le gardien de celle-ci. Cette affaire ne relève évidemment pas du souci de faire respecter les droits de l'homme mais de la technique de la fabrication de l'ennemi à l'américaine, une marque nationale américaine pour de vrai celle-ci. Car aux USA on insiste sur le passé d'ex-officier «médiocre» du KGB de Vladimir Poutine, mais pas sur le fait que le président Bush père fut directeur de la CIA. Succédant à Gondoleeza Rice, Hillary Clinton va appeler Moscou à respecter les droits de l'homme, mais c'est bien Washington qui emprisonne à Guantanamo depuis plus de huit ans des prisonniers auxquels on refuse les droits judiciaires minimum. On réagit avec vigueur à l'invasion des forces russes du territoire souverain de la Géorgie en exigeant un calendrier de retrait, mais on formule le souhait poli qu'Israël stoppe la colonisation des territoires occupés depuis 42 ans. Il semblerait donc que la mouche qui a piqué Google pour prendre le risque d'être mis à la porte d'un marché aussi juteux, est celle de l'animosité politique et de la tension commerciale qui caractérise les relations entre la Chine et les USA. Cet événement est donc un pur produit de la technique américaine de la fabrication de l'ennemi.