En dépit de tous les avantages qu'il offre et de toutes les facilités prises en vue de le redynamiser, le marché financier demeure ignoré. Les entreprises tunisiennes continuent à avoir recours aux banques pour accroître leurs sources de financement. Cette approche a conduit à un surendettement des entreprises. Elle a pénalisé la stabilité et la rentabilité des banques qui risquent de perdre leur pérennité et de subir un taux de créances douteuses à plus de 20%.
Pour cela, la BCT a décidé de resserrer la politique de crédits par changer les critères d'octroi des créances. A cela s'ajoute la réduction à 15 % du taux de la dette extérieure d'ici 2009. Un appel à l'Epargne Nationale, a été adressé aux divers acteurs économiques et notamment les entreprises et les banques. De ce fait, l'augmentation des taux d'intérêt et peut-être des taux d'imposition peuvent entraîner un fléchissement de l'indice de la dette locale et extérieure. Ce n'est d'autant plus vrai qu'avec les règles de BâleII, les banques seront dans l'obligation d'appliquer des ratios prudentiels encore plus stricts et plus rigoureux et seraient par conséquent, plus « prudentes » en matière d'octroi de crédits. "Avec le Bâte II, l'entreprise fera l'objet d'un «scoring», pendant toute la durée du crédit. Un scoring qui tient compte de la structure financière de l'entreprise. Celles d'entre elles qui sont les plus endettées seraient taxées, à un taux d'intérêt plus fort reflétant le taux de risque, sinon elle n'aura pas le scoring, qui par ailleurs exige un suivi permanent de toute PME ayant obtenu un crédit bancaire", explique Mme Zeïneb Gallouz, présidente du Conseil du Marché Financier.
A cet effet, les pouvoirs publics sont prudents pour ne pas pénaliser les investissements par l'augmentation du taux d'intérêt comme une prime de risque élevée. Le marché financier, nouveau relais du financement, devrait absorber les demandes de financement mais avec une autre logique : celle d'emprunter et ne pas s'endetter. Par ailleurs, sous la pression de la mondialisation qui exige une compétitivité soutenue non seulement sur les marchés extérieurs mais aussi sur le marché local, les besoins des PME en financement augmentent pour pouvoir développer leurs activités, investir dans la recherche et conquérir de nouveaux marchés. Dès lors, les entreprises n'auraient pas à rechercher des moyens de financement avec une prime de risque moins élevée que sur le marché financier. Ce mode de financement des PME qui n'auront peut-être pas la chance d'être financées par les banques, le marché alternatif de la bourse dont l'assise juridique et le cadre réglementaire est en cours d'élaboration, permet aux PME de lever, immédiatement des Fonds, même si la rentabilité du projet est différée. En ce qui concerne la première exigence, la présidente du Conseil du Marché financier a précisé que la loi sur la sécurité financière, promulguée, en 2005, impose, désormais, aux PME la transparence à travers le dépôt, auprès de la Banque Centrale et du Registre du Commerce, d'un seul état financier, faisant foi auprès de toutes les institutions financières, administratives, institutionnelles. Dés lors, tous les critères d'octroi de financement ont changé. Les garanties immobilières qui étaient une condition obligatoire pour l'octroi de crédit sont substituées par la certification de transparence, et autrement, c'est le passage de la PME au régime fiscal réel. L'incitation vers l'octroi des fonds au marché financier va améliorer la transparence des entreprises puisqu' elle devient le visa de financement. Par ailleurs, le passage des PME au marché alternatif de la Bourse dans l'objectif d'avoir plus de financement sans disposer des garanties, signifie automatiquement le passage des PME du régime fiscal forfaitaire au régime fiscal réel, la seule garantie fiable accepté par les nouvelles ressources financières telles la Bourse et les SICAR. Depuis la décision de créer un marché alternatif, 43 PME ont manifesté l'intérêt d'y accéder dont seulement 20 ont presque fini les procédures d'adhésion. Il s'agit principalement d'entreprises créées par des jeunes dirigeants. Ces entreprises seront encadrées par des analystes nationaux, qui auraient à accompagner les PME, à les encadrer et à les soutenir pour accéder au Marché financier.