Le Temps-Agences- L'armée française restera engagée en Afghanistan "le temps qu'il faudra pour assurer la stabilité" de ce pays, a déclaré hier à Kaboul le Premier ministre français François Fillon, après l'annonce de l'envoi de 80 instructeurs, loin des attentes de Washington. "Il est acquis que la France restera le temps qu'il faudra pour assurer la stabilité de l'Afghanistan", a déclaré le chef du gouvernement dans une conférence de presse commune à l'issue d'un entretien avec le président afghan Hamid Karzaï. "Nous estimons que nous avons engagé les moyens nécessaires à l'accomplissement de la mission qui nous a été confiée", a-t-il ajouté, en répondant à une question sur l'envoi annoncé de 80 instructeurs militaires supplémentaires, loin des attentes des Etats-Unis. "Les moyens supplémentaires que nous allons engager (les 80 instructeurs, ndlr) sont des efforts au service de la formation de l'armée et de la police afghane", a-t-il poursuivi, sans plus de détails. Fillon est arrivé dans la matinée pour une visite de quelques heures en Afghanistan. Il a présidé, à l'aéroport de Kaboul, une cérémonie d'hommage funèbre à Enguerrand Libaert, un soldat de 20 ans du 13e bataillon de chasseurs alpins de Chambéry, tué en opération mardi, avant de s'entretenir trois quarts d'heure avec Hamid Karzaï au palais présidentiel. La France compte à ce jour quelque 3.750 soldats sur le théâtre des opérations afghan, dont près de 3.500 sur le sol afghan. Le Premier ministre français, qui est accompagné du chef d'état-major des armées Jean-Louis Georgelin, devait s'entretenir également avec le général américain Stanley Mc Chrystal, qui commande l'Isaf et les forces américaines en Afghanistan. Dans l'après-midi, François Fillon s'est rebdu "sur plusieurs sites où opèrent des soldats français" notamment "en matière de reconstruction au service des populations afghanes", ont indiqué ses services, sans préciser les lieux exacts pour des raisons de sécurité. Lors d'une visite à Paris lundi, du secrétaire américain, à la Défense Robert Gates, son entourage avait estimé que les 80 instructeurs français supplémentaires était un bon début mais que Washington en aurait souhaité davantage.