Dans plus d'un marché, sur plus d'un étal et dans plus d'une ville, il y a une différence notable entre prix réels et prix affichés. Les commerçants des viandes par exemple, ont depuis longtemps appris à «apprendre» les bienfaits de l'affichage des prix et l'application de leurs prix réels au moment de l'utilisation des matériaux de pesage. En effet, 30% seulement des produits exposés dans 7 mille magasins et points de vente (dans toutes les régions du pays) actifs dans les domaines de l'alimentation générale, des fruits et légumes, des viandes rouges et blanches, des oeufs, du prêt-à-porter, de la chaussure, de la restauration, des fast-food, des pâtisseries et des cafés, sont bien affichés, le reste est réparti entre affichages moyen, faible voire absent, selon une récente étude. L'enquête, réalisée par le ministère du commerce et de l'artisanat avec le concours de l'observatoire de l'approvisionnement et des prix, relève aussi que les commerçants de l'alimentation générale, des fruits et légumes, sont ceux qui n'affichent pas souvent les prix de chaque produit exposé à la vente. Dans plusieurs périodes de l'année, surtout après l'Aïd El Idha, l'Aïd El Fitr et à la veille de la fête de fin d'année, certains commerçants recourent à l'augmentation au non affichage des prix pour pouvoir ainsi proposer des prix improvisés pénalisant ainsi les consommateurs les moins avisés. Pareillement, des responsables de la Direction de la Compétitivité et des Enquêtes économiques, affirment que plusieurs infractions ayant trait notamment à l'augmentation des prix, l'absence de la facturation et la commercialisation de certains produits en dehors des réseaux légaux de distribution, ont été enregistrées depuis le début de l'année. Pour faire face à ce genre d'abus pour et contribuer à la protection du consommateur et à la garantie de la transparence des traitements commerciaux, plusieurs équipes de contrôle économiques (relevant de la direction des enquêtes économique et des direction régionales du commerce du Grand Tunis, Nabeul, Bizerte, Zaghouan, Béja, Jendouba, Siliana, Sousse, Monastir, Sfax, Kasserine et Sidi Bouzid) se sont mobilisées récemment pour effectuer des visites inopinées dans des magasins, épiceries, boucheries et des pâtisseries, et ce, dans l'objectif de relever les dépassements, dénoncer les infractions, convoquer lesdits réfractaires et les sensibiliser quant à l'impératif de se soumettre aux règles commerciales fixées par la loi. A rappeler que l'article 22 de Loi n° 2003-74 du 11 novembre 2003, modifiant et complétant la loi n° 91-64 du 29 juillet 1991, relative à la concurrence et aux prix, stipule que le détaillant ou prestataire de service doit par voie de marquage, d'étiquetage, d'affichage ou par tout autre procédé approprié, informer le consommateur sur les prix et les conditions et modalités particulières de vente. Le prix affiché est le prix au comptant toutes taxes comprises et le détaillant ou prestataire de service est tenu de délivrer la facture à tout consommateur qui en fait la demande. Dans les établissements de vente au détail, les prix des marchandises et denrées doivent être indiqués de façon lisible avec la dénomination exacte, sur le produit ou la marchandise, soit sur son emballage ou sur son contenu. Cependant, dans les « halls » et marchés ainsi que dans les étalages des marchands ambulants, où l'indication des prix sur la marchandise peut présenter des difficultés, une affiche générale concernant les indications prévues ci-dessus doit être suffisamment apparente au public. Les prix pratiqués dans les hôtels et pensions, restaurants, cafés et établissements assimilés, doivent être affichés à la vue du public. Pour les hôtels et pensions, les prix doivent être affichés dans les chambres et les appartements. Les moyens d'affichage des prix sont fixés, le cas échéant, pour chaque secteur d'activité par arrêté ministériel.