Aujourd'hui, 1er mars, a été choisi par l'Organisation arabe de l'Education, la Culture et les Sciences (ALECSO), journée pour la célébration de la langue arabe. Il est question de programmes et projets visant surtout à assurer présence et visibilité pour la langue arabe et notamment sur les supports informatiques et web, vecteurs modernes à même d'assurer la vulgarisation au niveau mondial des cultures. Au-delà du contenu de cette célébration, la langue arabe demeure « l'otage » d'un contexte politique et culturel arabe pas très reluisant. On n'a pas cessé depuis les années 70 d'appeler à généraliser l'usage de l'arabe dans les écoles et les administrations pour concilier le citoyen arabe avec son identité, usurpée, selon certains, par le colonisateur, qui cherche à prolonger sa domination économique et politique à travers sa propre langue. Pour les courants « modernistes », la généralisation de l'arabe, aurait des conséquences négatives pour l'apprentissage des sciences et technologies modernes. Une querelle qui démontre les différences de positions face à la problématique : préservation de l'identité et présence active sur la scène internationale. Sans chercher une recette miracle, il est évident que le statut d'une langue, quelle qu'elle soit, est tributaire de l'influence internationale du ou des pays qu'ils l'utilisent. Les spécialistes en la matière affirment qu'actuellement, l'usage des langues étrangères est en régression dans le monde arabe sans que cela ne produise une meilleure maîtrise de la langue maternelle. Un imbroglio qui démontre une sorte de perdition culturelle et identitaire face aux grands de ce monde. Il va falloir trouver l'équilibre entre la maîtrise de « sa langue » et celle de l'autre, actuellement mieux outillé scientifiquement et technologiquement. Dans ce contexte, il y a lieu de rappeler un fait historique révélateur. L'âge d'or de la civilisation arabo-musulmane n'aurait pu avoir lieu sans l'ouverture sur les langues et les sciences étrangères de l'époque. Le Calife abbasside Al Maamoun, attribuait à chaque traducteur d'un livre grec ou roumain, l'équivalent en or du poids de ce livre.