Certains observateurs, qui prêtent beaucoup de crédit à la logique, pensent que le coude à coude Espérance - Club Africain peut se poursuivre jusqu'à leur rencontre directe dont nous séparent encore sept journées. Trop simpliste à notre avis, ce raisonnement, car il y a au moins trois données susceptibles de la démentir. Il y a d'abord ce troisième concurrent qu'est l'Etoile qui viendra à Tunis pour rencontrer les deux premiers. S'il lui sera difficile de s'imposer à deux reprises, elle est néanmoins capable de perturber l'ordre du classement. Il y a ensuite ces rencontres qui, sur le papier, semblent prenables mais que des précédents nous les ont montrées autrement. Club et Espérance iront, en effet, à Gafsa et à Zarzis en plus de l'ESHS pour le premier et la JSK pour la deuxième, ce qui représente ce qu'on appelle communément des déplacements à gros risque. Et enfin ce qui nous semble le plus important, cette démarche fébrile, des deux plus sérieux candidats au titre, qui nous les montre loin d'une régularité dans leur manière de jouer qui prime leur garantir la continuité. Non ! pour ces raisons, il serait hasardeux de vouloir attendre le prochain derby pour juger définitivement. En attendant, il est juste de croire que pour l'Espérance, les deux prochains matches seront trop importants, décisifs même si on prend en compte l'effet qu'auront les résultats contre le CS Sfaxien et l'Etoile sur l'état d'esprit des "Sang et Or" en fonction du reste de la compétition. Occupons-nous d'aujourd'hui Le CSS dos au mur A Sfax, l'Espérance fera-t-elle aussi bien que le Club Africain ? Quel effet a fait sur le Club sfaxien, sa défaite de mercredi dernier ? C'est selon qu'il réagisse pour la faire oublier ou qu'il subisse ses conséquences mentales, qu'il faudra présumer de ce qui va se passer tout à l'heure au Mhiri. De la réaction toute heureuse de l'Espérance joueurs et responsables confondus, après sa victoire sur l'US Monastir, on peut déduire que sa confiance en elle-même n'est pas totale et qu'elle a des doutes dont elle ne d'est pas encore débarrassée. On n'ira pas plus loin pour présenter la rencontre d'aujourd'hui. Mais résumons là en une phrase : s'elle dépendra, en grande partie, la suite de l'aventure espérantiste dans le titre de cette année. Les atouts clubistes Pour le Club Africain, il y a lieu de nuancer, car il dispose de deux atouts : une santé et un moral requinqués par le succès de mercredi et un terrain d'El Menzah qu'il va retrouver. Il est donc normal qu'on lui décerne les faveurs, mais sans priver l'O. Béja d'une possibilité, même mince de pouvoir créer l'exploit quoique sa déroute à Gafsa dimanche dernier ne plaide pas en sa faveur. En recevant le CSHL, l'Etoile aussi peut prétendre aux faveurs des pronostics, sans pour autant nier aux Banlieusards certains arguments dont il sait les utiliser à des moments où on l'attend le moins. Plus serrées seront les trois dernières rencontres. Qui ne s'attend pas à un explosif CAB -JSK - explosif dans le sens de l'incertitude, tant les Kairouanais ont acquis la réputation d'équipe qui monte. Regardez ses résultats depuis que le Retour a commencé : aucune défaite en quatre rencontres malgré deux déplacements à Zarzis et à Tunis (ST). Mais aujourd'hui le CAB a deux défaites à compenser ce qui peut tout changer sur la JSK. Choc à Kasserine A l'ombre du choc qui va se dérouler à Sfax, un autre, à l'aspect mélodramatique aura lieu à Kasserine. L'US Monastir qui s'y rendra pour rencontrer l'AS local, sait que sa survie en Ligue I à dépend beaucoup de ce déplacement dont le résultat aura un impact direct sur le moral des deux équipes. Imaginez ce scénario qui n'a rien d'impossible : Kasserine jouant chez lui vainqueur, le CSHL, l'O. Béja, El Gaouafel et l'US Monastir battus et vous aurez un beau rassemblement au bas du tableau pour une fin de championnat qui du coup fera oublier la lutte en tête. Dans quelques heures, on saura si les tenants de la logique toute théorique avaient raison ou si les impondérables, à la mode ces temps-ci les démentiront.