La 5éme édition du Forum des Technologies de la Carte « Cartes Afriques 2010 » a démarré hier à Tunis. Une manifestation qui s'articule autour de la carte à puce dans ses différentes utilisations à titre bancaire. En effet, ces dernières années ont vu une montée en puissance de l'activité monétique qui s'interprète par l'accroissement du nombre de porteurs et usagers de la carte de paiement bancaire, l'augmentation et la diffusion de Terminaux de Paiement Electronique ainsi que celle des Distributeurs Automatiques de Billet et les Guichets Automatiques Bancaires. Le Forum des Technologies de la Carte réunit les opérateurs du secteur monétique du Continent africain afin de débattre de questions axées essentiellement sur l'état des lieux et l'évolution du marché, les défis majeurs ainsi que les opportunités d'expansion de la carte bancaire en Afrique. La 5ème édition de Cartes Afrique est organisée par i-conférences en partenariat avec le Centre Monétique Interbancaire du Maroc(CMI), la Société Monétique Tunisie (SMT), le Centre Monétique Interbancaire de l'Afrique de l'Ouest (GIM-UEMOA), le Gimtelet la Sarafa. M. Taoufik Baccar, Gouverneur de la Banque Centrale a précisé au cours de la séance inaugurale que : « le Forum des Technologies de la Carte fait partie désormais des traditions ancrées pour l'échange des expériences et des expertises entre les différents intervenants dans le domaine de la monétique électronique au niveau des marchés monétaires et financiers africains de sorte à moderniser l'usage de celle-ci et la démocratiser dans nos économies en se basant sur les meilleures pratiques et méthodes techniques. » L'enjeu est de taille : il y a l'aspect commercial et l'aspect stratégique. En effet, il y a une importante pression concurrentielle, une expansion de la gamme de produits et services offerts à la clientèle ainsi que des exigences en matière de qualité et de sécurité. Selon M. Taoufik Baccar, la carte bancaire représente aujourd'hui l'un des instruments de base de paiement et un symbole de l'économie du savoir basée sur l'investissement dans les technologies de l'information et une marque distinguée de la modernisation de la monétique consacrée à la culture numérique au cœur des transactions économiques et financières. Par ailleurs, les nouvelles tendances de consommation ont muté parallèlement au développement de la monétique auprès du grand public, ce qui est de nature à élargir la base des transactions bancaires et impulser la bancarisation de l'économie. Aussi et au même titre, la modernisation des capacités de l'appareil bancaire à créer les ressources et leur recyclage est-il de rigueur. De plus, un objectif est tracé : faire de la carte bancaire un outil se substituant à la monnaie fiduciaire. Les établissements financiers sont donc appeler à conjuguer leurs efforts afin d'atteindre ce but. Il s'agit surtout de développer davantage les activités à forte valeur ajoutée et les services de consulting, d'assistance et d'encadrement. Toutefois, l'usage de la carte bancaire en Tunisie est quelque part controversé. Il y a d'un côté l'incapacité de certains usagers à maîtriser et contrôler leurs dépenses lorsqu'ils les effectuent en utilisant la monétique électronique. D'un autre côté, il y a les défectuosités du système de paiement électronique, en l'occurrence à travers les TPE (Terminaux de Paiement Electronique). Aujourd'hui on parle beaucoup de M-Payment en référence au paiement via le téléphone mobile. Grâce à la prolifération de cet outil de communication dans les habitudes de consommation, ce nouveau moyen de paiement contribuerait à la compensation du manque de bancarisation des économies africaines. En Tunisie, cet instrument n'est pas encore bien développé malgré l'important taux d'équipements en téléphone portable. Il est, en fait, essentiel de perfectionner l'outil pour un usage fréquent plutôt que d'avoir à gérer des utilisations inappropriées. Nadya B'CHIR LOUATI ------------------------------- Les rencontres annuelles de Cartes Afrique depuis 2006, ont réussi à drainer plus de 350 experts et décideurs de l'industrie de la carte à puce en Afrique et à l'échelle internationale : responsables monétiques, directeurs Système d'Information, banquiers et financiers,développeurs, intégrateurs, consultants en monétique.