W est un jeune marchand de légumes domicilié dans une des cités de banlieue. Agé d'une trentaine d'années, il est connu au marché local par son étalage. Sa dépendance à la drogue lui a enlevé toute possibilité de poursuivre une vie normale. Déjà au cours de l'année 2002, il a été condamné à une peine de sept ans de prison pour vente illicite et trafic de drogue. Le voilà inculpé encore une fois du même délit à savoir détention de produits stupéfiants dans un but commercial. Pour revenir aux détails de cette affaire, il s'est avéré qu'à la suite d'informations parvenues à la brigade des stupéfiants concernant trois individus qui s'adonnaient à la consommation de Zatla , une descente des agents de l'ordre a permis l'arrestation des trois individus. Lors de leurs interrogatoires, ils ont avoué qu'ils se procurent les doses chez un certain W, marchand de légumes. Ils ont fourni son signalement ainsi que son surnom connu par tous les habitués du milieu. C'est ainsi qu'il a été arrêté. Il a nié les faits qui lui sont reprochés. Il a nié connaître les trois jeunes hommes arrêtés. Il a déclaré que depuis sa dernière incarcération, il a cessé toute activité de ce genre. Lors d'une confrontation avec les trois détenus en question, ils l'ont reconnu. Il a été traduit devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis pour répondre du délit de détention de produits stupéfiants dans le but de les commercialiser. Devant le juge, il a réitéré ses déclarations données lors de l'enquête préliminaire en affirmant que le surnom donné par les trois détenus ne correspond pas au sien. Il a également déclaré qu'ils se sont trompés de prénom également. Il a clamé son innocence. Son avocat a essayé de convaincre les juges qu'il y avait certainement une erreur sur la personne. Une erreur concernant le prénom et aussi le sobriquet, deux erreurs qui laissent planer un grand doute quant à l'accusation de son client. L'avocat a déclaré que certains dealers, dans le but d'éviter des poursuites accusent la première personne ayant des antécédents avec la drogue, qui leur vient à l'esprit. Pour l'avocat, il n'y a aucun élément dans le dossier pouvant affirmer avec certitude l'inculpation de son client. Sur cette base, il a demandé l'acquittement. Après les délibérations W a été reconnu coupable et condamné à une peine de 6 ans de prison ferme et une amende de 5000 Dinars.