• Le Temps : La peur d'avant match s'est finalement révélée inutile voire superflue ? -Faouzi Benzarti : Vous utilisez un mot qui n'existe pas dans le lexique et le vocable de l'Espérance ! Que l'on sache une bonne fois pour toutes que nous n'avons peur de personne et ne craignons aucune équipe. Nous respectons nos adversaires quels qu'ils soient mais les redouter jamais. • Disons alors que c'était plus facile que prévu ? -Nous savions que ce serait un match très difficile à négocier en dépit de l'avance sécurisante de la première manche. Mais en football rien n'est acquis d'avance et l'Afrique est imprévisible avec tous ces aléas. • C'était dans vos plans de mener rapidement au score, histoire d'annihiler définitivement toutes velléités des locaux? -Je voulais surtout leur montrer durant les 15 premières minutes que nous étions là et bien présents. Mais je ne vais pas faire la fine bouche devant ce but qui a grandement facilité notre tâche. • Une préparation spéciale pour ce match avec cette température “d'étuve ” avoisinant les 47' à l'ombre ? -Je crois toujours au mental du joueur et je table ma préparation foncière sur ce volet. Car comme vous le savez quand le mental est chancelant, les jambes ne suivent pas. Ils ont su sublimer leurs souffrances, les conditions climatiques inhumaines, le tartan. En un mot ils se sont montrés des hommes dignes des couleurs qu'ils portent et des sacrifices consentis par le président si Hamdi à leur endroit. • Maintenant c'est Al Merrikh qui se profile à l'horizon. Un morceau autrement plus dur à cuir et un client incontestablement plus coriace que ses précédents ? -Je ne raisonne pas de la sorte, nous allons nous préparer comme de coutume sans tenir compte de la renommée de l'adversaire. C'est le contraire qui se produit toujours, en ce sens que ce sont nos adversaires que ce soit en Tunisie ou en Afrique qui nous redoutent et pas nous ! Mais pour l'heure, c'est le match de ce jeudi contre le CSHL qui entre en ligne de compte pour nous. Et je l'ai fait savoir aux joueurs dans les vestiaires après le coup de sifflet final de l'arbitre à Ouagadougou même. -Justement, en une semaine vous disputez trois rencontres importantes après ce périple burkinabè : CSHL, ESZ, JSK ! Vous pensez que le tournant du championnat sera au bout de cette semaine ? -Je ne regarde que ce qui se présente à moi dans l'immédiat, entendre le match de jeudi contre les banlieusards. Le reste on y pensera après. A chaque jour suffit sa peine comme on dit. C'est notre credo à l'Espérance. « Ne pas se préoccuper des résultats des autres » -Le fait de disputer votre match contre le CSHL le jeudi en connaissant les résultats de vos concurrents directs ayant joué la veille représente un avantage ou une pression supplémentaire pour vos troupes ? -Nous jouerons notre match en n'ayant nullement cure de se qui passe ailleurs. Celui qui veut être sacré champion doit remporter tous ses matches et ne point se préoccuper des résultats des autres. C'est le discours que nous tenons à l'Espérance et qui marche fort bien avec nous jusque là. Regarder devant et ne point se préoccuper de ce qui se passe derrière ! • Le CA, l'ESS deux bastions du football tunisien sont éliminés prématurément des courses africaines. Cela rend inéluctablement votre mission plus ardue avec une responsabilité plus lourde étant appelé à porter l'étendard tunisien bien haut en compagnie du CSS lui-même qualifié ? -Je regrette sincèrement cette double élimination que je n'attendais pas du tout. Comme vous dites, notre responsabilité et notre mission sont maintenant plus dures à supporter mais nous ferons en sorte d'être à la hauteur des attentes et des espérances placées en nous. « Notre football est malade » • Comment expliquez- vous ces sorties par la petite fenêtre de deux grandes équipes par des formations de seconde zone ne jouant nullement les terreurs sur l'échiquier africain ? -Notre football périclite, il est grandement malade! • A l'image de notre équipe nationale vous voulez insinuer ? -Non (nous interrompons avec force). L'ENle est le reflet de ce que présentent nos équipes comme niveau de jeu mièvre, pauvre. • A quelques encablures de la ligne d'arrivée, vous sentez que l'affaire est dans la poche et que le titre de champion ne vous échappera plus ? -Nous procédons au cas par cas et au match par match. Nous ne nous projetons guère dans l'avenir en nous berçant de chimères. Tant que mathématiquement parlant nous ne sommes pas champions, interdiction absolue d'en parler. Tout reste possible et il faut continuer à travailler durement pour mériter les honneurs d'étrenner le maillot de l'Espérance. Il sera toujours temps de festoyer après mais pas maintenant. • Une idée sur les équipes les plus menacées du purgatoire à la fin de l'exercice ? -Tout est possible et rien n'est encore joué. Bien malin celui qui est en mesure d'affirmer le contraire tellement les cartes sont intriquées et les « chances » des uns et des autres équivalentes. • Une dernière question, Mokhtar Tlili vient d'intenter un procès à Wassim (Habib Migallou) le héros de Seyess Khouk. Faouzi en ferait-il autant dans l'avenir contre ce personnage qui ne ménage guère l'entraîneur de l'Espérance ? -Jamais, je ne me formalise guère de ce genre de choses. Toute personnalité publique doit accepter les règles du jeu sans ruer dans les brancards. Entretien conduit par Mohamed Sahbi RAMMAH