Un malencontreux fait divers de la semaine passée a réveillé en moi la nostalgie des racines andalouses et quelques souvenirs de cette province du Sud de l'Espagne. En effet des touristes musulmans ont été empêchés de faire une prière à la grande mosquée de Cordoue reconvertie par une décision - "autorisation" de Charles Quint, en Cathédrale. Conquise en l'an 711 par les Arabes. Elle devint le siège du Califat musulman de l'Ouest et fut reconquise par les Chrétiens en 1236. Sa mosquée est très renommée, plus que celles de Séville et de Grenade, et comporte quelques centaines de piliers et d'arcades représentant la plus belle architecture Omeyyade du VIIIe siècle de notre ère. Mais son Histoire avec l'Empereur Espagnol Charles Quint est assez originale. Après la "Reconquista" l'Archevêque de Cordoue lui aurait demandé d'en convertir une partie en cathédrale vue son immensité et le peu de fidèles musulmans qui ont pu échapper à l'expulsion par l'inquisition. Charles Quint aurait accepté sans même voir la mosquée. L'archevêque "enthousiaste" n'y alla pas de main morte et occupa l'ensemble de la Mosquée à l'exception du "Mehrab" désigné par l'appellation : "El Tresor" (le trésor) puisqu'il était incrusté d'or ! Quelques années plus tard, Charles V de passage à Cordoue, visita la "cathédrale" et aurait été "horrifié" par les dégâts opérés sur la belle architecture musulmane à l'intérieur de la grande mosquée. Depuis il a ordonné de ne plus dénaturer les sites, palais et autres lieux de culte musulman dans toute l'Espagne. Bien mieux Grenade a été conservée totalement aussi bien le palais de l'Alhambra (Kasr El Hamra) que le généralife (Jénen El Khalif) que la mosquée. Charles V a même entamé la construction d'un nouveau palais de style gothique à Grenade, qui n'a jamais été achevé ! Aujourd'hui toutes ces belles villes musulmanes de l'Andalousie font la fierté des Espagnols du Sud et surtout leur fortune. Chaque année quelque 18 millions de visiteurs et touristes de tous les continents viennent admirer ces palais et demeures de Dieu l'unique avec la paix des âmes et de l'esprit. Notre guide de l'époque nous expliquait qu'à quelque chose malheur est bon puisque les mosquées andalouses ont été entretenues grâce à la présence chrétienne, autrement elles seraient totalement tombées en ruines. Il y a bien du vrai dans ce qu'elle disait. Notre nostalgie de l'Andalousie musulmane reste grande mais ce qui nous console le plus c'est l'amitié de l'Espagne de son Roi sa majesté Juan Carlos et de son gouvernement, pour les peuples Arabes et musulmans et leur soutien à la cause palestinenne tout en étant les gardiens de l'une des plus belles de notre mémoire ! Et "Viva Espania" bien nôtre !