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A deux doigts de la télé-trash ?
Télévisions
Publié dans Le Temps le 07 - 04 - 2010

Depuis de longues années déjà, la télévision est devenue l'élément central de la vie de millions de citoyens sous nos latitudes et ailleurs. Elle a aussi connu dans divers pays, notamment au Japon, en Europe et aux USA, des dérives qui vont de la téléréalité, à la télé trash, que l'on peut traduire par télé poubelle car elle nivelle le public par le bas.
Jusque-là, les Tunisiens se croyaient à l'abri de ces dérives, mais il semble que le phénomène soit devenu mondial, puisqu'il touche de plus en plus nos chaînes, provoquant des réactions très diverses. Florilège…
Un peu d'histoire, pour commencer, afin de bien situer les récentes affaires qui ont défrayé la chronique. Les animateurs tunisiens ont depuis toujours eu une certaine tendance à jouer les provocateurs : souvenez-vous de Ezzeddine Mlaouah dans les années soixante-dix ou de Néjib Khattab dans les années quatre-vingt-dix et plus récemment Héla Rokbi, dont les interventions ont parfois défrayé la chronique.
Mais tout cela restait assez bon enfant, servant surtout à créer une dynamique dans les interviews, loin de toute vulgarité ou trivialité. Depuis, bien des choses ont changé et aujourd'hui, avec la multiplication des chaînes de télévision privées, la tentation de faire toujours plus d'audimat, avec la perspective de revenus publicitaires conséquents est devenue la règle.
Invités humiliés
Cela a commencé sur l'une de nos chaînes privées, avec une émission sportive où on disait tout et son contraire. Puis il y a eu une autre émission, toujours sur la même chaîne, où les artistes étaient invités chaque semaine pour subir l'agressivité et les remarques désobligeantes d'un animateur qui voulait ressembler à un alter ego français qui sévissait à la même époque sur M6 et qui en a été déménagé depuis ! Que d'artistes venus spontanément faire la promotion de leurs récentes créations son double tunisien n'a-t-il pas humilié, juste pour faire de l'audimat, du spectacle à peu de frais…
Ensuite et sur une autre chaîne privée, il y a eu des sketches d'un goût douteux et ses jeux de mots déplacés, qui ont choqué certains téléspectateurs peu habitués à ce genre de propos familiers. Le sommet de la vulgarité a été atteint le jour où l'une des animatrices a fait plusieurs jeux de mots sur les sous-vêtements de son collègue. Cette jeune animatrice est pourtant pleine de talent et elle n'a vraiment pas besoin de tels propos pour s'attirer la sympathie du public…
Cette même chaîne a provoqué un grand émoi dans la grande famille de la presse, en s'attaquant de front à une consœur, certes incisive dans ses critiques, mais qui a été traitée de manière indécente par une autre animatrice dans cette même émission. Jouant le rôle de standardiste, cette jeune fille, souvent sympathique d'ailleurs, a tenu ce soir là des propos peu amènes sur la critique en général et sur cette consœur plus précisément, oubliant toutes les règles de la déontologie…
Au cours de cette émission, les choses ont pris un tournant négatif qui a mis mal à l'aise de nombreuses personnes qui ont exprimé leur désaccord avec cette méthode, notamment sur internet. Lorsqu'on dirige un média, il faut accepter les règles du jeu, puisqu'on s'expose à toutes sortes de critiques, aussi bien dans la presse que sur ce nouveau média populaire qu'est devenu Facebook ou les blogs.
Propos injurieux
Autre affaire qui a choqué le public des téléspectateurs : il s'agit de la sortie d'un analyste sportif sur l'une de nos chaînes publiques, au cours de laquelle il s'est permis de parler de façon désobligeante, voire injurieuse d'une personnalité sportive appréciée de tous. Depuis, il a été remercié et remplacé par d'autres analystes sportifs, plus respectueux de leur rôle et moins agressifs vis-à-vis de personnes qui ont su conquérir le respect du public tout au long de leur carrière.
Il faut remarquer ici que seule la chaîne du service public a sévi en remplaçant le contrevenant, alors que toutes les autres chaînes se sont entêtées à maintenir les fauteurs de trouble à leur place, probablement car ils ont créé des réactions en chaîne dans tous les médias, ce qui est toujours bon à prendre pour certains responsables TV.
Tous ces exemples cités restent cependant des affaires qui tournent autour d'individualités plus ou moins contestables. La télé trash est ailleurs. Il y a d'abord cette animatrice qui officie tous les dimanches soir sur l'une de nos chaînes privées, avec des téléspectateurs qui se confient à elle sans retenue, dans ce qui ressemble à un cabinet de psychothérapie.
Sauf que la demoiselle n'a rien à leur dire et qu'elle se contente de hocher la tête et de répéter des phrases toutes faites qui n'apportent aucun réconfort aux intervenants et aucune information aux téléspectateurs. Ces derniers ne sont alors que des voyeurs qui attendent le détail croustillant, la confidence ignominieuse. Presque à la même heure, une autre chaîne publique propose le même type de programme, sauf que là, un médecin répond aux interrogations de téléspectateurs, ce qui est beaucoup plus utile et surtout plus efficace…
Il y a eu aussi les nombreuses « Star Academy », avec leurs dérives à tous les niveaux : pour y entrer, pour s'en faire expulser ou pour y gagner. Trois raisons pour préparer des coups bas entre concurrents, pour le grand plaisir du téléspectateur, transformé en voyeur. Une attitude qu'un psychologue qualifie de « passivité active, une sorte d'exutoire où on laisse s'exprimer ses plus bas instincts. Il rit du malheur de l'autre ou s'en émeut, mais en même temps il conforte ses convictions d'être normal, socialement adapté… »
L'inconvénient de cette dérive de nos médias c'est que nos chaînes ne remplissent pas leurs fonctions premières, qui consistent à informer, à divertir et à faire réfléchir… Une trilogie qui permet au plus grand nombre, celui qui n'a pas eu la chance de pousser des études, d'apprendre à se comporter, à se faire une opinion, bref, à devenir citoyens…
Il est temps de retrouver les fondamentaux de la télévision.


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