L'âge de tous les questionnements ? Dans tous les cas de figure, les « Comar d'Or » qui ont atteint aujourd'hui leur vitesse de croisière, n'ont plus rien à prouver. Ce qui ne veut pas dire qu'ils auront renoncé à aspirer au meilleur, d'une année l'autre. Institués il y a quatorze ans par les assurances Comar, grâce à la volonté et à l'esprit éclairé de M. Rachid Ben Jemia, pour qui les livres, comme le cinéma, sont aussi les « sels de la terre », les prix littéraires qui viennent récompenser à chaque session, les meilleurs romans de l'année, écrits en arabe ou en français, ont fait des émules. Et ont réussi, ce qui relève d'une gageure, à « booster » le domaine des livres intra-muros, lors même que le genre dépérissait. Faute d'encouragements, et en l'absence d'un réel engouement pour la lecture sous nos latitudes. Est-ce à dire que les mœurs du Tunisien ont changé et qu'il a retrouvé comme par miracle, le goût des livres ? Même si ce n'est pas encore tout à fait le cas, il est indéniable qu'une certaine dynamique a été insufflé au secteur, puisque les romanciers semblent s'être passés le mot, titillant leurs « muses » de concert, pour être à même de présenter chaque année un nouveau titre, dans l'espoir d'être enfin récipiendaires du fameux prix « Comar d'Or », lequel, contre vents et marées, résiste à toutes les turpitudes. C'est comme cette histoire racontée par un poète (qui se reconnaîtra) sur un épi de blé enserré de toutes parts par des plantes molles, lesquelles refusent de faire l'effort de croître, et qui, jalouses de le voir pousser de jour en jour avec vigueur, complotèrent ensemble pour le faire mourir à petit feu, en détournant le cours du mince filet d'eau qui lui parvenait jusque-là, jusqu'à ce que la vie le déserte. Moralité de l'histoire s'il en faut une : il est plus facile de faire du mal que d'agir pour le bien de tous. Et tant qu'à user de la « brosse à reluire », autant le faire à bon escient. Soit dit en passant… Cela étant, lors même que le compte à rebours a commencé, puisque la cérémonie de la remise des prix se tient chaque année à la même période, à l'occasion de la Journée mondiale du livre, un déjeuner-débat est organisé au siège de la Comar (Av. H. Bourguiba), dans le cadre de cette 14ème édition, le mardi 13 avril courant à partir de 10h00, pour débattre de « L'apport des prix littéraires à la promotion du roman tunisien ». avec la participation de M. Georges Morin, fondateur du Salon « Maghreb des Livres » à Paris. Et par ricochet, le débat portera sur la manière de rendre plus visible la production littéraire sous nos latitudes. Ou de s'interroger justement sur ce qui lui fait défaut.