Une moisson des plus heureuses, une belle floraison. En tous les cas, la plus conséquente, ne serait-ce que quantitativement parlant, qui plus est dans le contexte actuel des choses, où écrire, acte jubilatoire s'il en est, depuis qu'un certain 14 janvier 2011 est venu changer la donne, sous nos douces latitudes, -et de quelle manière !-doit relever quand même aujourd'hui, plus que de la gageure, d'un véritable exercice de haute-voltige. Dans la mesure où, l'apprentissage de cette liberté, qui est nouvelle, pour nos créateurs, et pas seulement eux, n'a de cesse de se faire dans la douleur, depuis que certains « apprentis-sorciers » se mêlent de semer le chaos, intra-muros, pour étouffer dans l'œuf, justement, cette liberté chèrement conquise. Nos auteurs sont venus leur signifier, de moult façons, qu'ils n'ont aucune chance d'y parvenir. A travers une quinzaine de romans écrits en langue française, et quasiment le double en lange arabe, qui sont les vendanges de cette année, en lice pour les prix littéraires « Comar d'Or », une Tunisie nouvelle aussi, à la fois plus fragile et plus forte, émerge, en filigrane, empruntant mille et un chemins de traverse, pour dessiner l'espoir à tout va. Autant de petits cailloux du « Petit Poucet » jusqu'à retrouver cette lumière qui nous manque parfois, et dont, des petites lucioles, semées à travers les pages, viennent trouer l'obscurité qui s'abat parfois sur le paysage, démontrant, si besoin est, qu'écrire, est toujours un acte nécessaire, et un acte héroïque, même s'il en passe par le rêve, surtout s'il en passe par le rêve, et la fiction, pour narguer les peurs et les angoisses, la création romanesque, étant, à cet égard, le meilleur des antidotes. N'en déplaise aux sceptiques. Le samedi 21 avril courant, à partir de 20 heures, au Théâtre municipal de Tunis, se tiendra la cérémonie de remise des prix « Comar d'Or », dans leur 16ème édition. Qui aurait dit que le rêve prendrait corps et forme, et donnerait des enfants, et des petits-enfants, lorsqu'un jour de 1997, ce prix a été institué par les Assurances « Comar », dans un esprit de mécénat culturel, pour booster l'écriture romanesque sous nos latitudes ? Parier dessus, et sur sa longévité, aurait pu paraître risqué, sauf que voilà, lorsqu'on a du flair, et une réelle passion pour la chose culturelle, les risques sont calculés et le défi, mené à terme. Et ce n'est pas Rachid Ben Jemaâ, l'âme et la « cheville ouvrière » des « Comar d'Or » qui vous dira le contraire. Il vous invitera par contre à lire les romans tunisiens. Dans les deux langues : arabe, et française. Il n'a pas tort. Cela étant, et en guise de cerise sur le gâteau, la cérémonie de remise des prix sera clôturée en beauté, avec du Tarab, en compagnie de la sublime Dorsaf Hamdani. Ce qui ne gâche rien. Quant à nos auteurs, qu'ils affûtent d'ores et déjà leurs plumes : ça repart pour un autre tour …