Il y a quelques années, on rencontrait les vendeurs ambulants d'œufs et de sandwichs dans quelques zones précises. Les stations et les souks sont généralement leur « quartier prédilection » et ils s'entouraient d'une équipe de surveillance de guetteurs épiant la moindre apparition de «rafle » pour ne pas se faire attraper. On se souvient également d'eux courant dans tous les sens, plantant là marchandises et poubelles en entendant dire que les agents de la municipalité étaient aux alentours. On se passait le mot alors que cette dernière n'était pas encore arrivée à leur niveau. Et voilà qu'ils reviennent en force. On les retrouve dans des lieux où les habitants et les familiers devraient être plutôt soucieux de leur hygiène. On a pu les remarquer devant l'INS (Institut National des Statistiques), la Charguia – zone industrielle et du coup un gagne pain assuré – les écoles, où pourtant des parents déposant leurs enfants devraient alors être vigilants. Le centre ville devient également une ruche de vendeurs ambulants. Ils se pointent à côté des restaurants et fast-food et parviennent même à leur ravir leurs clients. Des œufs dont on ne connaît ni la validité, ni l'origine, du thon à conserver normalement dans un milieu sec et frais, de la sauce dont on ignore les composants et du fromage en général avarié, sont étalés tout au long de la journée sous le soleil ou à la porté du vent véhiculeur de germes, polaires, et autres… Une grande marmite et par-dessus le marché est sur feu doux afin de faire cuire les œufs. Une odeur loin d'être appétissante se dégage dans l'air à couper l'appétit à ceux qui s'y approchent, et pourtant ! Serait-ce le prix modique du sandwich ou alors par insouciance que les consommateurs s'y agglutinent souvent ? Ces derniers font fi de la validité des produits pas plus que des mouches et insectes qui tournent autour de la table et qui se posent à même le thon ou le fromage. A court terme, c'est une intoxication alimentaire, voire de l'empoisonnement auxquels on s'expose. A long terme, l'estomac en souffre et le corps développe une fragilité. Le sang est tôt ou tard contaminé par ce mode d'alimentation surtout si les consommateurs – ouvriers, maçons, écoliers – prennent l'habitude d'en faire une alimentation quotidienne. Non seulement le corps humain en paye les frais, mais l'environnement en subira les déchets, les poubelles puantes et tous les insectes s'amassant autour du festin. Avec tout ce qu'ils représentent comme danger, on ne peut que constater leur prolifération et leur positionnement partout. Ainsi, ils font aussi bon commerce et trouvent toujours acheteurs potentiels ou assidus pour une raison ou une autre. Ne devrions-nous pas éradiquer ce phénomène qui à part le danger qu'il représente pour consommateur, ainsi que pour l'environnement, donne une mauvaise image de la capitale aux étrangers qu'ils soient touristes ou investisseurs. Et n'oublions pas que les zones industrielles regorgent de ces vendeurs, faute de cantines. Il est vrai qu'aux Etats-Unis, on trouve des vendeurs ambulants de hot dog, de glaces et autres aliments, mais si on jette un coup d'œil sur ceux de chez nous, on constatera à coup sûr la différence, en matière d'hygiène de la nourriture présentée, mais également la tenue vestimentaire du vendeur. Malheureusement, les nôtres se distinguent par leurs habits vestimentaires crasseux, sans tabliers, sans gants. Ils ne prennent même pas la peine de se laver les mains entre un sandwich et un autre… A défaut d'éradiquer le phénomène, ne serait-il pas judicieux d'imposer des règles élémentaires d'hygiène ?