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Les cerveaux arabes aiment aussi la quiétude et la liberté !
Mémoire du temps présent
Publié dans Le Temps le 11 - 04 - 2010

Quand on parle d'exode des cerveaux, le premier qui nous vient à l'esprit de par sa célébrité et l'influence considérable qu'il a eu pendant et à la fin de la deuxième guerre mondiale, c'est l'ingénieur allemand " Von Braun ". Un nom qui a rempli l'espace mondial et qui a fait école à partir de 1945.
Ce natif de Pologne, en 1912, a été pratiquement le premier patron de la science des fusées expérimentales et spatiales mondiales, à partir de 1930.
C'est lui qui réalisa les fameuses fusées " V2 " qui ont donné bien des insomnies à Winston Churchill lors de la bataille d'Angleterre et des bombardements de Londres.
" Kidnappé " en 1945, il est installé aux Etats-Unis d'Amérique et devint à partir de 1950, le père de la science balistique américaine et l'artisan de son programme spatial.
On lui doit entre autres, la construction et le lancement de la fusée " Saturn V ", qui envoya Neil Armstrong sur la lune.
Ce petit aperçu sur Von Braun montre à quel point un " cerveau " peut être utile et précieux à une puissance comme les Etats-Unis qui, pourtant, ne manque pas d'universités prestigieuses ni d'élites scientifiques brillantes et qui n'arrive pas à compter ses prix Nobel !
J'en viens au monde arabe et surtout à l'Irak, qui a été un espace privilégié de la " piraterie " scientifique et de l'exode des cerveaux.
Lors d'un voyage d'études aux USA en 1981, j'ai pu mesurer l'importance de la " colonie " scientifique arabe et musulmane spécialement iranienne. Les statistiques universitaires de l'époque présentaient pas moins de 3000 étudiants irakiens et quelque 5000 étudiants iraniens dans les universités américaines les plus en vue : Berkeley, Stanford, Georges Town, etc... Les Iraniens étaient plus nombreux à cause d'émigration massive des classes aisées qui a suivi la révolution iranienne, aussi bien vers l'Europe que vers l'Amérique
Avant même les guerres du Golfe de 1982 à 1991, les services secrets occidentaux et surtout israéliens ont commencé à identifier et à répertorier ces élites.
Mieux encore une directive des Nations Unies, ne dites surtout pas que cette organisation " universelle " est aux ordres des intérêts américains et par ricochet israéliens..., obligeait l'Irak en 1991 à donner la liste de ses chercheurs et professeurs universitaires " à la communauté internationale ! sic " et mieux encore " leurs adresses " et tous les renseignements qui les concernent de près ou de loin !
Résultat : Après la guerre pour la libération du Koweït en 1991 et l'invasion américaine de l'Irak en mars 2003 par les guerriers Bush " père et fils ", plus de 400 cents scientifiques irakiens de très haut niveau, surtout dans les domaines nucléaires et biologiques ont " disparu " !
Plusieurs d'entre eux ont été assassinés lâchement par les " services secrets " experts en la matière et que je n'ai pas besoin de nommer !
Les autres ont été " embarqués " de gré ou de force vers des destinations " inconnues " en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et ailleurs.
Pour être objectifs, disons, aussi, que la guerre des communautés en Irak a accentué cet exode, parce que les cerveaux arabes sont avant tout des êtres humains et des pères de familles et ils apprécient comme tout le monde la quiétude et la liberté.
Renforcer et protéger la recherche scientifique c'est aussi immuniser l'espace arabe et protéger nos indépendances !
Quant au " feuilleton " iranien, il vient de commencer.
Le père du nucléaire iranien " s'est " fait " émigrer " aux Etats-Unis ! de son gré, bien sûr.


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