Le Temps-Agences - Affirmant que le risque de terrorisme nucléaire augmente, le président américain Barack Obama a appelé hier ses invités au Sommet sur la sécurité nucléaire à l'action et leur a d'ores et déjà donné rendez-vous en Corée du Sud pour un nouveau rassemblement en 2012. "Aujourd'hui n'est pas seulement l'occasion de parler, mais aussi d'agir. Pas seulement de promettre, mais aussi de faire de vrais progrès pour la sécurité de nos concitoyens", a affirmé Barack Obama en ouvrant la première séance plénière de la deuxième et dernière journée de ce Sommet visant à empêcher des terroristes de s'emparer d'une arme atomique. Face aux dirigeants de près de 50 Etats et organisations internationales, M. Obama a remarqué que "deux décennies après la fin de la Guerre froide, nous nous retrouvons face à une ironie cruelle de l'histoire: le risque d'un affrontement nucléaire entre des pays a diminué, mais le risque d'une attaque nucléaire a augmenté". Il a aussi remarqué que des terroristes pourraient tuer des milliers de personnes avec de la matière fissile "de la taille d'une pomme". "Des réseaux terroristes comme Al-Qaïda essaient d'obtenir les matériaux nécessaires à l'élaboration d'une arme nucléaire, et si jamais ils y parvenaient, ils l'utiliseraient certainement", a prévenu le président, ajoutant que "le danger du terrorisme nucléaire est l'un des plus grands dangers contre la sécurité du monde entier". Le président américain a par ailleurs fait observer un moment de silence aux dirigeants en mémoire du président polonais Lech Kaczynski et des autres responsables de son pays morts samedi dans un accident d'avion en Russie. Lundi soir, M. Obama et ses invités avaient participé à un dîner de travail à huis clos destiné à identifier les menaces contre la sécurité des matériaux fissiles. Les séances de travail d'hier, également interdites aux caméras, devaient être consacrées aux façons de sécuriser ces matériaux au niveau des Etats, ainsi qu'à l'international. Lundi, M. Obama et son administration ont observé avec satisfaction que tant l'Ukraine que le Chili, mais aussi le Canada, s'étaient engagés à prendre des mesures pour mettre davantage en sécurité leurs matières fissiles. Des discussions en coulisses sont l'occasion pour M. Obama de faire progresser l'idée de sanctions contre le régime iranien, soupçonné malgré ses dénégations de vouloir se doter d'une arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil. Si le président chinois Hu Jintao a affirmé hier que son pays "s'oppose fermement à la prolifération", sa rencontre lundi avec M. Obama à Washington a débouché sur des déclarations contradictoires au sujet de l'Iran. Les Américains ont affirmé que "les deux présidents sont d'accord pour que leurs délégations travaillent ensemble sur des sanctions" à l'ONU, tandis que Pékin a assuré que "la Chine a toujours soutenu que le dialogue et la négociation sont le meilleur moyen de trouver une solution à ce problème".