A l'issue d'un sommet de deux jours qui s'est tenu à Washigton, sur invitation du président Obama, 47 pays ont signé un accord portant sur la sécurité nucléaire, notamment, la mise hors de portée des terroristes de matériaux fissiles d'ici quatre ans. Selon certains experts, cet accord peut être mis sous le signe de la bonne volonté, car cet objectif sera difficile à atteindre. Barack Obama et Nicolas Sarkozy n'ont pas hésité lors de ce sommet à appeler au durcissement des sanctions contre le programme nucléaire iranien. Affirmant qu'il veut restreindre les conditions de recours aux armes nucléaires, y compris pour l'autodéfense, le dirigeant américain s'est félicité des résultats de son sommet lors de la conférence de clôture, en affirmant que «le peuple américain sera plus en sécurité, le monde sera plus sûr grâce aux mesures que nous avons prises», malgré le caractère non contraignant des bonnes résolutions décidées à Washington. Selon un haut responsable américain, avec cette nouvelle stratégie, les Etats-Unis s'engagent à ne pas employer d'armement atomique contre un Etat qui n'en disposerait pas et aurait signé le traité de non prolifération. Dans le New York Times, le président Barack Obama dit «Je vais préserver tous les outils nécessaires pour la sécurité du peuple américain». L'Institut International de Recherche pour la Paix (Sipri) basé à Stockholm et fondé en 1966, connu pour son rapport annuel sur les armes dans le monde, qualifie cette stratégie des Etats-Unis de «changement significatif». M. Bate Gill, directeur de la Sipri estime que la nouvelle doctrine «marque le changement de stratégie le plus significatif de toutes les trois doctrines publiées depuis 1994 tendant à la réduction du rôle des armes nucléaires». Quatre pays, le Chili, l'Ukraine, le Canada puis le Mexique, lors du sommet, se sont engagés à livrer l'uranium hautement enrichi aux Etats-Unis ou à la Russie pour le mettre à l'abri et le retraiter. A Washington, les participants ont promis d'encourager la conversion des réacteurs nucléaires utilisant de l'uranium hautement enrichi en combustible d'uranium faiblement enrichi. Les Etats-Unis et le Canada ont alors lancé un appel à réunir 10 milliards de dollars pour aider à financer ces efforts en matière de sécurité nucléaire. Pour ce qui est de la France, le président Nicolas Sarkozy affirme dans une interview qu'il a accordé à la chaîne de télévision américaine CBS: «La France comme je vous l'ai dit, nous avons – et je veux le dire à nos amis américains qui ne le savent pas – nous avons renoncé aux essais nucléaires; nous avons ratifié le traité d'interdiction des essais nucléaires, nous sommes les seuls à l'avoir fait; nous avons fermé le plateau d'Albion, où il y avait notre site pour envoyer des missiles chargées de l'arme nucléaire; j'ai annoncé le nombre de nos armes nucléaires, nous les avons réduite du tiers. Aujourd'hui, je considère que si j'allais plus loin, je pourrai mettre en cause la sécurité de mon pays. En tant que Chef de l'Etat, je suis garant de la sécurité de mon pays. Donc nous aidons les Etats-Unis à lutter contre la prolifération. La question iranienne est une question extrêmement importante comme celle de la Corée du Nord. Nous accompagnons toutes les mesures pour lutter contre le terrorisme nucléaire. Nous soutenons toutes les mesures de réduction des armes nucléaires. Et nous conservons pour nous le strict minimum pour assurer la sécurité de notre pays». La pression monte sur Téhéran Lors de la conférence de presse de clôture, le président Barack Obama affirme qu'il faut agir «avec audace et rapidement» pour forcer l'Iran à respecter ses obligations de non-prolifération, et il affirme que «les Etats-Unis n'avancent pas seuls» sur ce terrain. Les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations unies (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) au rang desquels s'ajoute l'Allemagne, tentent d'obtenir de l'Iran la transparence sur son programme nucléaire. Alors que les uns prônent un accord sur des sanctions contre l'Iran avant la fin de ce mois, la Chine indique à travers son ministre-adjoint des Affaires étrangères, Monsieur Cin Tiankai, être prête à discuter sur de «nouvelles idées», tout en assurant que Pékin continuait à privilégier le dialogue.