Le président Barack Obama a ouvert hier à Washington un sommet de deux jours visant à empêcher que des groupes terroristes s'emparent d'une arme atomique, au moment aussi où les Etats-Unis tentent d'obtenir des sanctions contre l'Iran pour son programme nucléaire. Barrages de police, camions militaires dans les rues: le quartier du palais des Congrès au cœur de la capitale fédérale était transformé en camp retranché pour accueillir les dirigeants de près de 50 pays et organisations internationales conviés par le président américain. Obama a défini les enjeux de ce sommet, le plus important organisé dans son pays depuis 1945 par le nombre de chefs d'Etat ou de gouvernement qui y participent, en soulignant dimanche que "la plus grande menace contre la sécurité des Etats-Unis, que ce soit à court, moyen ou long terme, serait la possibilité qu'une organisation terroriste obtienne une arme nucléaire". "Nous savons que des organisations comme Al-Qaïda sont en train d'essayer d'obtenir une arme nucléaire, une arme de destruction massive qu'elles n'auront aucun scrupule à utiliser", a ajouté le président. "Ce sommet a pour but principal de mettre la communauté internationale sur la voie d'une maîtrise du matériel nucléaire (non sécurisé) dans un temps imparti et avec un programme de travail spécifique", a précisé le président, qui doit profiter du sommet pour s'entretenir en tête-à-tête avec plusieurs hauts dirigeants. Obama, qui a déjà rencontré dimanche les Premiers ministres indien et pakistanais, les présidents kazakh et sud-africain, ainsi que le président nigérian par intérim, devait entamer sa journée d'hier par un entretien avec le roi Abdallah II de Jordanie. Le président américain devait voir ensuite le Premier ministre malaisien Mohammed Najib Abdul Razak ou encore le président ukrainien Viktor Ianoukovitch. Mais c'est la rencontre avec son homologue chinois Hu Jintao, prévue hier soir, qui devait être sans doute la plus scrutée. Washington tente d'obtenir de Pékin qu'il soutienne des sanctions renforcées contre l'Iran, accusé malgré ses dénégations de vouloir se doter de l'arme nucléaire sous couvert d'un programme civil. Anticipant tout résultat du sommet, le représentant iranien à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Ali Asghar Soltanieh, a affirmé hier que son pays, qui ne sera pas représenté à Washington, ne se sentirait pas lié par ses décisions "connues d'avance". La question de la Corée du Nord, qui a déjà la bombe, devait elle aussi être évoquée entre Obama et Hu, dont les pays ont connu ces derniers mois de fortes tensions dans leurs relations. Après une cérémonie d'accueil formelle en fin d'après-midi, un dîner de travail d' Obama avec tous les chefs de délégation devait avoir lieu hier soir. Lors de ce sommet, Obama et son administration essaieront d'obtenir des dirigeants qu'ils s'engagent formellement à localiser et sécuriser leurs stocks d'uranium et de plutonium, pour éviter qu'ils soient volés, acheminés clandestinement et vendus à des extrémistes. La Maison Blanche souhaite que le processus soit bouclé en quatre ans. "Mais je suis très optimiste à l'heure actuelle quant à la solidité de l'engagement et au sens de l'urgence que j'ai ressenti de la part des dirigeants internationaux jusqu'ici sur ce problème", a assuré dimanche le président américain, se disant persuadé que "nous pouvons faire de grands progrès".