Faut-il plaindre la victime d'avoir voulu venir en aide à un parent ? Nous sommes en droit de nous poser cette question. L'ingratitude et la manière avec laquelle l'inculpé s'est conduit nous laisse réellement perplexes. R.A cherchait du travail. Il a laissé sa ville natale pour venir à Tunis. Il a trouvé refuge auprès de son cousin, maçon de métier. Il habite dans un chantier en construction. Ce genre de cabanes visibles dans les chantiers et où résident les employés du chantier. Il a élu domicile chez son cousin. Ce dernier se levait tôt pour rejoindre ses collègues tandis que RA faisait la grasse matinée. Il se réveillait à l'heure qui lui convenait. Il quittait les lieux pour aller chercher du travail. La victime avait un compte d'épargne postal où il déposait tout ce qu'il lui restait de son salaire. Il a choisi l'épargner pour faire fructifier ses revenus afin de pouvoir subvenir aux besoins de sa femme et ses deux enfants encore jeunes. Il avait son carnet déposé sous son matelas. Mais voilà qu'un jour en vérifiant ses comptes, il s'est trouvé débité de la somme de 370 Dinars. C'est une somme qui a été retirée d'un bureau de poste situé à Hammamet. Etant sûr qu'il n'avait pas retiré cette somme, ses soupçons se sont dirigés vers son cousin qu'il a hébergé chez lui. Ce dernier sans aucune hésitation lui avoua son forfait. N'ayant pu accepter cela, la victime s'est dirigée vers le poste de police le plus proche pour déposer une plainte contre son cousin. Arrêté, ce dernier a avoué son forfait en déclarant que vu la période difficile qu'il passait et tenté par le gain facile, il a volé le carnet d'épargne de son cousin, il lui a également volé sa carte d'identité et s'est dirigé à Hammamet où il a retiré cette somme en se présentant comme étant le propriétaire du compte. L'agent de la poste qui était de service n'avait pas pris le soin de vérifier la conformité de la photo de la carte d'identité avec la personne présente au guichet. Ayant reconnu son forfait, R.A a été traduit en état d'arrestation devant la chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis. Devant le juge, il a expliqué la manière avec laquelle il a procédé. Il a rempli le formulaire destiné au retrait de l'argent. Il a utilisé l'identité de son cousin en apposant une fausse signature. Devant les aveux de l'inculpé, l'avocat n'a pu que demander le minimum de peine étant donné que les aveux traduisent les regrets de son client. En l'absence d'antécédents judiciaires, l'avocat a prié les juges d'être indulgents. Après les délibérations l'inculpé a été condamné à une peine de trois ans de prison ferme.