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La faute à l'image figée du livre ?
Le recul de la lecture chez les Tunisiens
Publié dans Le Temps le 25 - 04 - 2010

Il ne fait plus de doute désormais que la plupart de nos concitoyens ont comme une dent contre le livre et la lecture. Mais peut-être qu'on ne devrait pas tellement leur en tenir rigueur ; ils ne sont pas seuls à endosser la responsabilité de ce manquement à l'un des devoirs culturels qui distinguent les grands peuples.
Car on ne peut pas faire aimer les livres aux gens en conservant ces précieux vecteurs de la connaissance dans les rayons des bibliothèques et des librairies. Lorsque le lecteur ne vient pas aux livres, il faut faire en sorte que ceux-ci aillent jusqu'à lui. Quitte à harceler les Tunisiens en leur tendant partout où ils vont un ouvrage, une revue, un journal à lire, les défenseurs de la culture livresque se doivent de rendre celle-ci accessible dans n'importe quel espace public ou privé. Il s'agit en réalité de revenir à la formule des bibliothèques ambulantes, de la consolider et de l'élargir pour lui conférer plus d'efficience auprès d'une plus grande masse de bénéficiaires.
Kiosques de lecture
Dans les jardins publics, par exemple, on peut créer, sous l'égide du ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine ou bien à l'initiative de modestes promoteurs privés, un réseau de petits kiosques qui prêtent aux promeneurs, gratuitement ou contre une somme modique d'argent, des romans, des contes pour enfants, des bandes dessinées, des magazines pas nécessairement récents ; et pour prévenir les vols ou les pertes de livres, chaque lecteur doit laisser en gage au teneur du local un papier d'identité officiel. La lecture se fera en plein air ou bien à l'ombre d'un parasol dans le(s) café(s) du coin. Il va sans dire que le kiosquier doit, à des échéances régulières, renouveler ses titres ou les échanger contre ceux d'un collègue installé sur un autre site.
Ne pas voyager idiot
Dans les salles d'attente des grandes gares routières ou ferroviaires, et même à bord des autocars et des trains, il y a moyen aussi de réapprendre aux usagers de ces moyens de transports comment ne pas voyager idiot. Déjà, une bonne partie de ces derniers lisent et échangent au moins deux journaux durant chaque trajet. Certes, il y a à voir et à revoir dans les lectures qu'ils font pendant le voyage ; mais l'important n'est-ce pas pour l'heure de préserver le réflexe de lecture chez la majorité des Tunisiens ? Donc, tout en leur servant généreusement les nourritures terrestres à bord du train, du car et de l'avion, on peut aussi leur procurer le plaisir d'une lecture intelligente ou divertissante. Pour suivre son temps, faisons-leur écouter des CD de littérature numérisée ; sinon distribuons aux enfants des albums de bandes dessinées, des contes merveilleux et à leurs aînés des grilles de mots croisés, des recueils d'histoires drôles, des revues spécialisées. Nos compagnies étatiques de transport, lignes confondues, peuvent offrir de tels bonus culturels à leurs clientèles respectives. Et s'il faut vraiment qu'elles fassent payer ces services, que le prix en soit clément.
Une responsabilité partagée
Nos administrations, nos hôpitaux et nos hôtels abritent, tous, des salles d'attente qui accueillent quotidiennement des milliers de citoyens et de visiteurs lesquels peuvent y passer de longues heures inactives alors qu'il est possible de remplir judicieusement ces durées vacantes de leur temps. La culture du Tunisien, la guerre contre l'oisiveté débilitante, la préservation de l'amour du livre ne concernent pas que les établissements scolaires ou culturels. Toutes les institutions de l'Etat et toutes les entreprises publiques et privées ont à leur charge de réhabiliter le livre et la lecture sous nos cieux. Certaines grandes sociétés de services ont compris qu'elles y ont, elles-mêmes, beaucoup à gagner et ont instauré des traditions louables de concours littéraires. Très insuffisant, diriez-vous, mais c'est toujours mieux que rien ; et surtout cela vaut mille fois mieux que cet irresponsable désengagement culturel total dont se rendent responsables l'immense majorité de nos promoteurs privés.
Ne pas succomber à la médiocrité ambiante
Mais nous devons à la vérité de dire que même nos structures éducatives et culturelles publiques ne font pas assez pour la cause du livre. Dans les établissements scolaires et universitaires, la lecture libre, dégagée de toute contrainte pédagogique, a très peu d'adeptes même parmi les enseignants. En dehors des bibliothèques, où une bonne partie des titres n'a jamais été consultée, aucun autre espace ne donne accès aux livres disponibles de l'institution. Il faut réanimer la tradition de la bibliothèque de classe, organiser des séances de lecture suivie, sortir le plus possible de livres des sanctuaires où ils sont enterrés. Entre professeurs, il ne faut pas succomber à la médiocrité ambiante et se rappeler qu'ils peuvent toujours consulter d'autres ouvrages que leurs manuels pédagogiques.
Chapardeurs culturels
Nos espaces culturels doivent, quant à eux, prendre exemple sur les cabinets des bons médecins d'autrefois qui occupaient les patients à l'aide de revues et de journaux de tous genres. Au théâtre municipal, dans les maisons de culture et de jeunesse, dans les clubs, les associations, il faut mettre le livre et le journal à portée de main du visiteur ou de l'habitué du lieu. Ne craignons pas les « chapardeurs » culturels : ils finiront un jour par abandonner leur manie déplorable. Et puis, mieux vaut pour nous que les gens volent des livres plutôt que des téléphones portables!


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