La Chancelière Allemande Angela Merkel vient de prévenir les Allemands qu'ils doivent se serrer la ceinture pour résister et venir à bout d'une crise aux allures tentaculaires. Après la Grèce et l'effondrement de ses finances sous le poids de l'endettement et après l'Espagne qui a annoncé des réductions de salaires substantiels, voici venu le tour de la locomotive Européenne, la puissante Allemagne Fédérale, pour rationaliser ses dépenses publiques et réduire sa dette. Qui aurait pu l'imaginer ! Pourtant et après la fin de la 2ème guerre et la réussite spectaculaire du plan Marshal, l'Allemagne, géniale de volonté et de persévérance, est redevenue ce qu'elle a toujours été : La première en Europe. Les villes allemandes totalement défigurées par l'acharnement allié et soviétique, et les bombardements aveugles de 1945 sont redevenues un modèle de propreté, d'harmonie et de prospérité verdoyante. L'Allemagne en l'espace de quelques années a pu non seulement refaire surface, mais aussi résister à la concurrence des pays émergents comme le Japon, pour maintenir sa suprématie industrielle et d'exportation en Europe et dans le monde. L'Allemagne toujours "imitée mais jamais égalée" comme le dit le Slogan publicitaire a reconquis sa place de leader en Europe et rien ne présageait les matins difficiles qu'on annonce aujourd'hui. Mais cette grande réussite ne peut occulter les dures réalités des temps présents. D'abord au niveau interne, le miracle de la réunification Allemande, réussie brillamment grâce au génie tactique et stratégique de M. Helmut Kohl , a coûté cher à la trésorerie Allemande. La remise à niveau de Berlin comme capitale éternelle de la Germany, et la reconstruction de l'économie de l'Est totalement sinistrée par des décennies de régime communiste, a vidé les caisses, malgré la solidarité agissante du peuple Allemand de l'Ouest et les sacrifices consentis. Au niveau international, l'Allemagne n'a pas échappé, malgré la rigueur légendaire de ses élites dirigeantes, aux tentations de l'endettement. C'était un moyen plutôt commode pour doper la consommation et donc gérer la croissance et limiter le chômage. Cette prospérité. Quelque peu artificielle avait un prix : le recours à l'impôt et l'augmentation des charges sociales pour alléger le fardeau social de l'Etat Fédéral et honorer la dette. Revers de la médaille : les entreprises sont ainsi lourdement pénalisées et le chômage regagne du terrain. C'est dire le cercle vicieux qui caractérise la meilleure "machine" européenne par ces temps difficiles pour tous. L'annonce d'éventuelles, nouvelles, mesures d'austérité par la Chancelière la plus populaire d'Allemagne, risque de limiter et la consommation et la croissance ! Alors que Faire ! Et comme le dit notre proverbe tunisien "Par ci elle fait mal... par là elle tue" ! A notre avis ce grand pays a les ressources humaines et mentales pour faire face à la crise et la dépasser. L'une des thérapies attendues par le monde des affaires. C'est de réduire le coût du travail qui est l'un des plus chers d'Europe et qui augmente sensiblement le prix de revient des produits Allemands. Par ailleurs et à défaut de réduire les impôts, ce qui ne serait pas si absurde dans une économie si lourdement imposée, il faut encourager les petites et moyennes entreprises par des crédits ciblés et des exonérations conséquentes. Un de mes amis Allemands de langue date, et fidèle de la Tunisie, me faisait remarquer il n'y a pas longtemps que plus de 50% des Allemands ne sont pas propriétaires de leurs logements et sont par conséquent locataires. Les crédits à la construction et la réduction des coûts peuvent engendrer beaucoup de travail et renflouer les entreprises spécialisées. C'est dire que l'horizon est ouvert malgré la grisaille actuelle. Décidément l'Allemagne, aussi, a besoin d'optimisme... comme tout le monde !