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Marche vers la liberté
Conférence
Publié dans Le Temps le 16 - 06 - 2011

Similitude et différence de la transition démocratique: la chute du mur de Berlin et la Révolution tunisienne
S'interroger sur le processus et l'aboutissement des mutations socioculturelles et économiques résultant de la période postrévolutionnaire en Tunisie et aux engagements politiques auxquels est impliqué le pays, relève d'un défi mettant son sort en situation de questionnement : Avons-nous besoin de s'inspirer des expériences d'autres pays qui ont traversé des moments de crise ou de transition démocratique? Se laisser aiguiser par cette question, amène à se construire son propre itinéraire de réflexion afin de bien choisir la bonne voie adéquate aux aspirations du peuple.
Mais il faut de la méthode pour apprendre à poser correctement les moyens de cheminer vers les réponses probantes.
L'exemple allemand
Cet apprentissage méthodique de la pensée sur le passé, l'état actuel des choses et l'avenir, a fait l'objet de la conférence intitulée «Marche vers la liberté », suivie d'un débat le 10 juin 2011, au Théâtre El Hamra en partenariat avec l'Institut Goethe et la Fondation Hanns Seidel. La conférencière Mme Ulrike Poppe, est une déléguée du Land Brandebourg pour la mise à plat des conséquences de la dictature communiste (LAKD) et a milité dans les années 80 dans divers groupes en RDA tels que" Initiative Paix et Droits de l'Homme" et "Femme pour la Paix ‘' à Berlin. Dès le début de sa conférence, elle s'est attardée à établir un parallèle entre la révolution tunisienne et le processus démocratique allemand qui, en partie, se font écho. Dans la mesure où la chute du mur de Berlin a marqué la fin d' une dictature en Allemagne entrainant l'effondrement du bloc communiste en Europe de l'Est, de même qu'en Tunisie, le 14 janvier a mis fin à un règne oppressif."La révolution tunisienne nous rappelle ce que nous avons vécu il y a 20 ans. Il y a beaucoup de leçons à tirer de l'exemple allemand , dit-elle, la dissolution de la police de l'Est, les chars russes sont restés dans les casernes donc pas de morts ni de grands dégâts matériels, les forces d'opposition ont cherché à se développer, une forte mobilisation au sein des mouvements contestataires contre la censure, la répression et l'absence d'élections pendant 40 ans.
Un bref historique
D'importants penseurs et historiens allemands s' y sont intéressés en insistant sur la faillite du système d'ores et déjà pourri par des pratiques illégales et tyranniques dictées par l'idéologie communiste dominante à l'époque, ". Mais que sait-on de l'Allemagne de l'avant chute du mur de Berlin en 1989? Pour faire le point sur ce que Ulrike Poppe a dit, il serait utile de remonter à l'histoire sans laquelle rien ne pourrait être compréhensible hors du contexte des coalitions politiques communistes et capitalistes de l'époque. Le 1er septembre 1939, Hitler a envahi la Pologne avec la bénédiction de l'URSS avec qui le Troisième Reich avait signé un traité, (pacte germano-soviétique du 23 août 1939), ce qui déclenche la Seconde Guerre mondiale. L'Allemagne est finalement vaincue par une coalition de nombreux pays: La France
l'Angleterre, auxquels se sont ralliés les Etats-Unis et l'Union soviétique soudainement envahie par l'armée allemande en 1941. Suite à cela, Hitler s'est suicidé et l'Allemagne est occupée par les Alliés et scindée en deux Etats en 1949 ; la République fédérale d'Allemagne (R.D.A) à l'Ouest, tournée vers l'Occident et la République démocratique allemande (R.D.A) à l'Est, sous l'influence soviétique. Il n'en demeure pas moins connu, la R.F.A, la République fédérale d' Allemagne, divisée en dix länder, a pour capitale Bonn. Les chanceliers chrétiens-démocrates (c.d.u), exercent d'abord le pouvoir, particulièrement, Konrad Adenauer (1949-1963), qui réalise la réconciliation franco-allemande et contribue efficacement à la construction européenne. Juste après, le règne des sociaux-démocrates et, notamment, de leur dernier chancelier Helmut Schmidt(1974-1982) puis celui de Helmut Kohl, chrétien-démocrate, le premier chancelier de l'Allemagne réunifiée. « On a cru dur comme fer à l'union de notre pays en dépit de la Perestroïka entretenue par Gorbatchev en vue de réformer les rouages du gouvernement et relancer le dialogue avec l' Ouest. Les manifestants ont créé des forums et des sit-in pour sensibiliser l' opinion publique à ce que l'on soit considéré comme des citoyens et non pas, des sujets privés de liberté et de modernisation à l' instar du reste de l'Europe », souligne la conférencière. La R.D.A qui avait pour capitale Berlin, a tout fait pour s'opposer aux départs massifs vers l'Ouest et construit le mur de Berlin, symbole jusqu'à sa destruction pacifique sous les coups des Berlinois de la fin du communisme. Ses dirigeants font partie des communistes les plus durs de l' Europe de l'Est: W.Pieck, wulbricht, Stoph, E.Honecker. « Ils ont félicité les communistes chinois d'avoir réprimé les manifestations du 6 juin, chose qui a provoqué l'indignation du peuple accablé mais non résigné à accepter une telle situation d'humiliation au nom des Allemands », précise-t-elle.
Dissolution de la Stasi
En 1989, la Hongrie où l' on n'accédait pas facilement, ouvre sa frontière autrichienne. Commence alors l'exode de nombreux Allemands de l'Est qui par la Hongrie, atteignent l'Autriche et l'Allemagne de l'Ouest. Ces départs massifs ont sonné le glas de la R.D.A jusqu'à la réunification et la gouvernance par une sorte d' intérim par E.Krenz. « Pour éviter une probable guerre civile dans le pays en raison de l'absence d'une nouvelle caste politique censée introduire un véritable ordre démocratique et un Etat de droits pour les Allemands, on a établi la "Zentrale RundeTisch", c'est-à-dire, ‘'une Table Ronde Centrale'' qui a duré de décembre 1989 à mars 1990. Et ayant pour mission de préparer les premières élections libres qui ont impliqué la dissolution de la Stasi (l'appareil d' espionnage communiste en Allemagne), le vote des lois électorales est une charte législative relative à plusieurs secteurs: familial, judiciaire, bancaire et médiatique. D'ailleurs, les discussions des différents participants de cette table ronde (l'équivalent de la Haute Instance en Tunisie), ont été diffusées à la télé pour que tout soit au su et au vu de tout le monde sans aucune mascarade ni dissimulation »,explique la conférencière. Et d' ajouter « Dans tout le pays, les tables rondes se sont multipliées pour faire preuve de transparence et d'authenticité ainsi que pour inspirer la confiance au peuple hanté par la méfiance et le scepticisme. Mais tout de même, les Allemands ont été conscients par la précarité de ce moment historique et ont montré de la patience, la bonne volonté et surtout ‘'une culture de l' écoute'' pour une meilleure réconciliation entre l'Est et l'Ouest de l' Allemagne. Une fois l'Allemagne est réunifiée, 12 membres du bureau politique qui compte au total 21, ont été arrêtés pour être traduits en justice. Mais le refus des anciens dirigeants de la R.D.A de mettre les documents nécessaires voire toute l'archive à la disposition des juristes, a entravé le processus de la justice. C'est la raison pour laquelle, les manifestants en septembre 1990, ont pris d'assaut le siège de la Stasi jusqu'à ce que le Bundestag (le parlement) a voté une loi permettant la consultation de l'archive en décembre 1991. Ensuite, il y a eu la formation d' une "Centrale de procureurs'' chargée de gérer les abus et les crimes du système communiste malgré le manque des dossiers et la fuite de plusieurs responsables. Les audiences publiques, dans les tribunaux, ont contribué à dévoiler maints secrets et à renforcer les liens entre les Allemands. L'enquête a donné lieu à plusieurs rapports répartis en 12 volumes enregistrant tout ce qui s'est passé en Allemagne non seulement pour établir la justice mais aussi, pour préserver des pans de notre histoire et mémoire collective qu' on trouve dans les musées et les manuels scolaires pour les générations à venir ».


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