Les conditions de travail définies comme étant l'environnement dans lequel les employés exercent leur métier, jouent un rôle important par rapport à la rentabilité et le bien être des employés. Elles comprennent en fait la pénibilité du travail et les risques y afférents ainsi que le contexte de travail, entre autres le bruit, la chaleur, l'exposition à des substances nuisibles… Si quelques employeurs accordent une attention à cette composante et investissent dans le domaine d'autres ne le font pas. C'est dans les petites et moyennes entreprises que nous enregistrons le plus souvent ces lacunes. Faute de moyens, les chefs d'entreprises n'allouent pas les budgets requis pour assurer la sécurité de leurs employés et leur offrir les conditions idoines pour mieux produire. D'ailleurs, le secteur de l'industrie manufacturière occupe la première position en termes d'accidents de travail. Plus de la moitié sont enregistrés dans le domaine, d'après les chiffres affichés en 2009. Vient tout juste après le secteur des services, où 31 % des accidents ont lieu, toujours d'après les statistiques de l'année écoulée. Toujours dans le même ordre d'idées, 14 % des drames sont signalés dans le secteur du bâtiment, des travaux publics et des carrières. Un champ d'activité qui reste encore mal contrôlé et qui coûte surtout la vie à plusieurs travailleurs. Ignorants, ces derniers n'exigent pas qu'on leur assure les mesures de sécurité requises. Par ailleurs, les indicateurs des accidents de travail et des maladies professionnelles varient d'une année à l'autre. Une légère baisse a été enregistrée à ce niveau. Le nombre total des accidents a passé de 45112 en 2007 à 44103 l'année dernière. La majorité a eu lieu dans le milieu professionnel contre 2187 accidents de trajets en 2009. Dès lors, les indices de fréquence d'accidents pour mille salariés se présentent comme suit : l'année dernière le chiffre se situe aux alentours de 29, 13 contre 30,62 en 2008. Pour ce qui est du nombre des journées perdues, il se chiffre à un million et un peu plus, soit 1089867. Un constat le moins que l'on puisse dire inquiétant, car la durée moyenne d'incapacité temporaire est pratiquement de 25 %. Ce qui est encore plus dramatique est que ces « catastrophes » coûtent la vie à plus de 200 personnes chaque année. Par exemple, 162 accidents mortels se sont produits sur le lieu de travail l'année écoulée contre 72 sur le trajet. Et les maladies professionnelles ? Pour ce qui est des maladies professionnelles, elles augmentent au fil des années à l'exception de 2008. En fait, le chiffre ne dépassait pas les 634 il y a cinq ans pour atteindre les 764 actuellement. Ce sont les troubles musculo-squelettiques qui touchent le plus les travailleurs avec 42 %. La surdité professionnelle occupe la 2ème position avec 28 %. Un chiffre inquiétant, d'autant que cette maladie est chronique et même handicapante. Viennent en 3ème position les maladies respiratoires. 16 % des employés se trouvent atteints par ces pathologies, toujours d'après les chiffres de l'année dernière. Quant aux maladies dermatologiques, elles occupent la quatrième position. Le bilan est certes inquiétant et lourd, du fait qu'il y va de la vie des employés, de leur bien être et surtout de la qualité de vie qu'ils mènent. Une fois atteints de l'une des pathologies, ces derniers se trouvent obligés d'enchaîner les arrêts de maladie, de fréquenter les centres de soins. Ils deviennent même incapables de prendre en charge leur famille. Face à cette situation les directions concernées sont appelées à plus de rigueur et ce en multipliant les visites d'inspection des sites de travail. Des visites périodiques restent indispensables pour limiter ces catastrophes et astreindre les employeurs à respecter la loi et appliquer les normes de sécurité recommandées. D'ailleurs, des encouragements financiers ont été accordés aux chefs d'entreprises qui manifestent leur volonté à investir dans le domaine de la sécurité du travail. La CNAM offre des crédits et des primes allant jusqu'à 65 % du coût total de projets envisagés dans le domaine. En revanche la somme ne doit pas dépasser les 300 mille dinars, c'est ce qui représente un handicap pour un bon nombre des chefs d'entreprises qui appellent à augmenter le plafond du crédit. Egalement la Caisse Nationale d'Assurance Maladie accorde aux bénéficiaires des crédits des primes d'investissement d'une valeur de 25 % du coût du projet. Pour ce qui est du taux d'intérêt, il est de 5 % par an. Une baisse d'un point est accordée à ceux qui présentent des garanties bancaires. En fait, les entreprises affiliées à la CNSS depuis au moins un an peuvent bénéficier de ces avantages à condition que le délai de réalisation du projet ne dépasse pas les deux ans.