Le monde connaît en ce début du 21e siècle la pire des crises économiques et financières depuis 1929, mais contrairement à la précédente, il a l'air de s'y plaire puisqu'elle s'installe dans la durée. Les causes sont multiples mais ce qui n'annonce rien de bon c'est qu'elles sont cette fois structurelles, et nécessitent une thérapie en profondeur liée au comportement humain et à ses mauvaises gestions ! Ceci n'est pas sans nous rappeler le destin d'un homme des plus célèbres : Antoine Lavoisier, fondateur de la Chimie moderne. Il découvrit entr'autres la composition de l'air et de l'eau et mis à jour l'importance de l'Oxygène dans la combustion et la transformation des produits énergétiques. L'une de ses phrases, sans doute la plus connue, continue à interroger nos consciences : "Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme" parce qu'elle rend compte de la totalité du Cosmos et de la nature et de l'interdépendance des actes et gestes qui conditionnent notre évolution. Et pourtant malgré son génie académique le pauvre Lavoisier fut guillotiné par la révolution française en 1794... pour "mauvaise gestion"... ! La leçon de Lavoisier est encore opérationnelle. Depuis la fin de la 2e guerre mondiale et malgré des conflits régionaux importants arrosés de guerres froides et de soubresauts révolutionnaires, le monde a connu globalement une période de relative prospérité et de croissance de la consommation de masse comme l'expliquait l'économiste américain Walt Rostow dans son maître livre "Les étapes de la croissance économique". L'évolution des techniques de production et de transformation ont eu un effet multiplicateur sur la consommation dopée par un croît démographique important. D'où cette course effrénée entre la nécessité de satisfaire la demande et l'exploitation excessive des réserves naturelles mondiales à tous les niveaux : terre, mer et même air ! Mais tout cela à un coût ! et comme disait le philosophe Pascal : "Trop de bien nuit" ! L'arrivée en plus de milliards de consommateurs nouveaux en Chine, en Inde et un peu partout dans les pays en développement, commence à puiser dans "la masse" même de la planète ! Les pays riches un peu trop habitués à l'abondance sont un peu troublés par cette évolution qui risque de porter atteinte à leur "confort" qu'ils croyaient éternel ! Et comme la rareté crée la convoitise nous voilà installés dans le schéma instinctif et implacable de la lutte pour la vie, "The struggle for life", de l'homme à ses origines. Tous les conflits présents et futurs risquent d'avoir une courbe ascendante du fait de la rareté prévisible et qui s'annonce déjà très préoccupante pour l'eau et le pétrole un peu partout dans le monde. L'humanité, "riche" et "pauvre", est appelée à plus de rationalisme dans sa consommation, mais il sera très difficile de convaincre les "démunis" de renoncer au minimum "vital", et les "privilégiés" de réduire, leur train de vie vorace et pollueur ! La "communauté internationale", celle qui n'a vécu jusque-là que pour "légitimer" le gaspillage systématique des ressources de la planète et de légitimer des guerres non pas de religions comme ils prétendent mais de pure domination, doit réaffirmer son existence et pourquoi pas son leadership, par une réforme systématique des institutions internationales qui la sous-tendent et en premier lieu l'ONU. Il est tristement dramatique de voir cette noble "machine" vouée au destin de légitimation de guerres injustes et de domination de l'espace arabe et musulman par exemple, alors qu'elle a tant à faire pour raisonner les donneurs d'ordres ceux qui de fait portent la responsabilité des maladies chroniques de la planète ! Lavoisier... applaudira !