Dans le cadre de sa campagne électorale pour l'élection du bâtonnier qui se tiendra le 20 juin prochain, Me Brahim Bouderbala a tenu hier, en fin de matinée, une rencontre avec les avocats à la Maison de l'Avocat de Tunis, en présence des représentants des médias et ce, pour présenter les grandes lignes de son programme électoral. Mais, d'emblée, Me Bouderbala a tenu à souligner qu'il ne présente pas un programme électoral. Mais sa perception de la situation de la profession et préserver la profession et consolider ses constantes et sa vision quant aux défis à relever pour ses assises. " Aujourd'hui, la situation est alarmante. L'image de marque de l'avocatie est au plus bas. Il faut que la profession retrouve son prestige et sa place. C'est la plus ancienne profession dans le pays. Elle recrute le plus grand nombre de diplômés du Supérieur. Elle compte actuellement environ 8 mille avocats. La section de Tunis du Conseil de l'Ordre compte 2800 avocats stagiaires, dont 10% seulement sont bien encadrés, le reste ne reçoivent aucune formation et aucun encadrement. La situation est très alarmante et grand nombre de jeunes avocats sont au seuil de la pauvreté. Même les valeurs morales de la profession se sont dégradées. Je lance un appel aux autorités pour qu'elles trouvent des solutions à ces problèmes et sauvent la profession. Une profession qui a donné énormément au pays ", a expliqué Me Bouderbala. Immunité Me Bouderbala a ensuite énuméré les réformes nécessaires pour redorer le blason de l'avocat. Il a insisté sur la nécessité d'améliorer les relations de l'avocat avec les magistrats et l'administration. Ainsi,il faut que les structures qui seront élues le 20 juin agissent pour éviter la perte du temps pour l'avocat dans le cadre de l'exercice de sa fonction. " Si vous m'accordez votre confiance j'agirai dans ce sens. Je réclamerai fermement comme c'est le cas en France et au Maroc, l'immunité pour l'avocat et l'immunité de son cabinet. Un ordinateur, des chaises et une table appartenant à un avocat ont été saisis par les services fiscaux qui lui réclamaient 130 dinars. Ceci est grave car l'ordinateur contient des secrets professionnels ", a indiqué Me Bouderbala qui a souligné qu'il réclame aussi l'élargissement du domaine d'intervention de l'avocat et la lutte contre les intrus à la profession. En ce qui concerne la question de la caisse de la prévoyance et de la retraite de l'avocat, il s'est prononcé pour une direction collégiale avec une commission chargée des comptes : "Si je suis élu, j'appellerai à la tenue d'une assemblée extraordinaire pour désigner une commission qui sera chargée d'enquêter sur la gestion antérieure de la caisse ".