Notre invité aujourd'hui est Me Abdeljelil Bouraoui, candidat aux élections du bâtonnier et des membres du Conseil de l'Ordre qui se dérouleront le dimanche 20 juin à de Tunis. Me Bouraoui qui a occupé le poste de bâtonnier de 1998 à 2001 a été inscrit au barreau en 1970. Il a passé deux ans de stage au cabinet de Me Oussedik et a poursuivi sa période de stage au cabinet de Me Mokhtar Maâraf à Tunis. Me Bouraoui a enseigné pendant deux ans comme Maître assistant à la faculté de droit de Tunis. Il a occupé le poste de secrétaire général de l'Association Tunisienne des Jeunes Avocats (ATJA) de 1973 à 1975 et de 1978 à 1980. Il a exercé l'avocatie à Tunis de 1972 à 1978 avant de s'installer à Sousse. Depuis 2000 il exerce au sein d'une société professionnelle de l'avocatie à Sousse et Tunis. Il a été élu membre du Conseil de l'Ordre des avocats en 1983 et en 1989. De 1989 à 1992, il a occupé le poste de président de la section de Sousse du Conseil de l'Ordre et en 2001 il a été élu membre permanent de l'Union des Avocats Arabes et décoré par cet organisme. Me Bouraoui nous parle ici des grandes lignes de son programme électoral. Interview. Le Temps : Comment jugez-vous la situation actuelle de la profession ? Me Abdejelil Bouraoui : La crise qui couvait depuis un certain temps au sein de la profession a touché maintenant les structures élues ce qui nécessite une réforme profonde et globale pour assainir la situation et redorer l'image de marque de la profession et les structures dirigeantes. Il nous faut aller au fond des choses pour valoriser le rôle de la profession et celui de l'avocat. La profession n'a pas besoin aujourd'hui de petits remèdes, sortes de tranquillisants. Mais d'une réforme globale et en profondeur. •Que proposerz-vous concrètement ? -Une restructuration pour promouvoir le rôle des structures et ici je tiens à préciser que je suis pour l'unité de la profession dans le cadre de l'ordre national sous la présidence d'un bâtonnier et d'un conseil avec de larges prérogatives et capable de jouer un rôle agissant, représentant tous les avocats et défendant leurs intérêts et les intérêts de la profession. Mais en même temps, il faut consolider la décentralisation en créant d'autres sections au niveau des cours d'appel pour servir de plus près les avocats dans les régions. En plus il faut créer un conseil de discipline indépendant des structures dont les membres seraient élus parmi les anciens bâtonniers et les anciens présidents des sections et des membres des conseils de l'ordre. Je propose aussi de fixer à quatre ans le mandat du bâtonnier et qu'il soit non renouvelable idem pour le mandat des présidents des sections et des membres du Conseil de l'Ordre. •Et en ce qui concerne la caisse de retraite et de prévoyance dont la gestion est critiquée par un grand nombre d'avocats ? -Il faut revoir les modes de gestion de cette caisse afin qu'elle soit transparente et qu'elle serve les intérêts des avocats. A cet effet il faut procéder à une étude et à une évaluation de la gestion actuelle. •D'autres propositions ? -Oui notamment en ce qui concerne le règlement intérieur il faut procéder à l'amendement de certains de ses articles afin de définir et préciser les prérogatives de toutes les structures. En plus, je suis pour la constitution de commissions qui seront chargées des affaires professionnelles, des jeunes avocats, des affaires financières et des affaires sociales et aussi d'un conseil scientifique et d'un conseil des bâtonniers dont les prérogatives seront consultatives. J'appelle aussi à agir pour l'amendement de l'article 46 afin d'assurer une immunité à l'avocat dans l'exercice de ses fonctions et pour l'élargissement de son domaine d'action. Interview réalisée par Néjib SASSI