Le timing peut surprendre. A moins de trois semaines de la Coupe du monde, Raymond Domenech tente-selon L'Equipe- de mettre en place un système qu'il n'a jamais testé auparavant. La révolution tactique est en marche. Depuis deux jours, le 4-2-3-1 post Euro 2008 a été mis entre parenthèses. Seul le 4-3-3 à la lyonnaise prévaut à l'entraînement. «En 2006, j'avais fait toute la préparation sur un système et j'avais fait différent après, rappelle le sélectionneur. Je ne suis pas à une anomalie près». A l'époque, le retour aux affaires de Zinedine Zidane avait précipité la fin du 4-3-1-2 pour un 4-2-3-1 taillé sur mesure pour le meneur de jeu. L'avènement de Yoann Gourcuff après le Championnat d'Europe avait poussé le technicien à maintenir ce schéma. Cette fois, le manque de résultats probant des Bleus dans ce dispositif, au moins autant que le forfait de dernière minute de Lassana Diarra, semblent à l'origine de ce revirement tactique. «Cela faisait partie des choses à voir, à tester, se justifie Domenech. Offensivement, ce schéma donne plus de garantie. Défensivement, plus de fragilité». Dans son esprit, le technicien entend donner les clés du milieu à Toulalan, Gourcuff et Malouda. Des trois, seul le Lyonnais est habitué à évoluer dans ce registre. Mais Gourcuff comme Malouda ont prouvé qu'ils pouvaient être utiles dans un rôle de relayeur. Il offre une meilleure vision du jeu et beaucoup plus d'espaces au Bordelais. C'est à ce poste que le milieu de Chelsea a explosé en fin de saison avec les Blues. «Quand le coach lui donnera sa chance, il la prendra, promet Anelka. Ce qu'il a fait avec Chelsea, il peut le faire en équipe de France». Ribéry à gauche Dans ce système, seule la composition de l'attaque reste une énigme. Si le replacement de Franck Ribéry sur l'aile gauche semble en bonne voie -«Il est prêt à rendre service à l'équipe à gauche comme à droite et même gardien» nuance Domenech-, deux postes restent à pourvoir, ceux d'attaquant axial et d'ailier droit. Lundi, Henry et Gignac semblaient tenir la corde. De la montée en puissance (ou pas) de Thierry Henry dans les quinze prochains jours dépendra une bonne partie de l'avenir de l'attaque de l'équipe de France. Quant à savoir si les Bleus parviendront à composer avec les délais très courts qui leur sont proposés, Domenech promet que oui. «Des fois j'ai changé en deux jours. On peut».