A moins d'une semaine du Mondial, une seule certitude autour de l'équipe de France : elle n'est pas encore prête. En atteste sa défaite contre la Chine (0-1), vendredi. Certaines options s'offrent Raymond Domenech Ils sont deux, peut-être trois sur la sellette. Les plus contestés ? Sidney Govou et Nicolas Anelka, évidemment. Depuis le début de la préparation, le milieu de Lyon n'apporte strictement rien offensivement sur son côté droit quand l'attaquant de Chelsea peine à montrer qu'il est le grand buteur que toute la France attend. Vendredi soir, il n'a pas rechigné à moins décrocher — c'est-à-dire à respecter les consignes...—, mais son bilan plaide toujours contre lui : zéro but en trois matches, très peu d'occasions franches à signaler. Avec un temps de jeu inférieur, Valbuena, Gignac, voire Henry ont au moins eu le mérite de se distinguer... Concernant Malouda, il pourrait faire les frais de l'émergence d'Abou Diaby. A chaque entrée, le milieu d'Arsenal s'est montré costaud dans les duels et tranchant offensivement. S'il venait à le titulariser, rien n'interdit à Domenech de réinstaller Ribéry dans le couloir droit et de faire remonter Malouda d'un cran. (Re)changer de système Sur le sujet, Raymond Domenech n'est pas fermé. Jusqu'à la défaite contre la Chine, dans son esprit autant que dans ses déclarations, le 4-3-3 restait le système privilégié pour débuter la Coupe du monde. Il y a toujours ajouté ce bémol : en 2006, les Bleus avaient effectué toute la préparation dans un schéma tactique (4-3-1-2) avant d'en changer pour l'ouverture de la compétition (4-2-3-1). Vu le peu d'assurances que lui offre le dispositif actuel, rien ne permet d'affirmer que le sélectionneur s'entêtera à tout prix dans ce qu'il surnomme un «5-5» (5 joueurs défensifs, 5 offensifs). Pour l'instant, la qualité de construction du jeu français a trop reposé sur les épaules du seul Ribéry. Parce que le côté gauche tricolore est objectivement plus fort que le droit. Parce que le milieu du Bayern est le seul à provoquer, capable d'enfoncer des portes closes. On est loin de l'équilibre recherché. Après la Tunisie et la Chine, le même constat s'est imposé aux Bleus : ils ont globalement manqué de fraîcheur, un élément «indispensable» à l'approche de la zone de vérité, dixit Raymond Domenech. Le bon vieil argument de «la chaleur» a été ressorti. S'il ne peut pas expliquer à lui seul tous les maux de l'attaque tricolore (maladresse, déchet technique...), la grosse semaine de préparation effectuée à Tignes — et programmée pour que les Bleus en tirent les bénéfices pendant la Coupe du monde — a effectivement pu peser sur les jambes françaises. Avec le parfum de la compétition qui transcende et une montée en puissance attendue à un moment ou à un autre, l'espoir d'un avenir moins sombre ne s'est pas totalement évanoui. Le premier match contre l'Uruguay apportera inévitablement quelques réponses.