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Nécessité d'instaurer un nouvel ordre international Sommet France-Afrique : intervention du Chef de l'Etat sur « La place de l'Afrique dans la gouvernance mondiale »
Le Président Zine El Abidine Ben Ali s'est adressé au 25e sommet France-Afrique qui se tient les 31 mai et 1er juin 2010 à Nice, par une intervention sur "La place de l'Afrique dans la gouvernance mondiale", prononcée en son nom par M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre, lors de la séance consacrée à ce thème. Voici le texte intégral de cette intervention : “Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux Excellence, Monsieur le Président Nicolas Sarkozy, Président de la République française, Excellences, Messieurs les Chefs d'Etat et de gouvernement, Mesdames, Messieurs, Le premier thème inscrit à l'ordre du jour de notre présent Sommet, porte sur la place de l'Afrique dans la gouvernance mondiale. Il s'agit d'une question qui représente à notre sens, l'une des priorités africaines majeures, et mérite une attention particulière de la part de la communauté internationale. Le Continent africain a longtemps été marginalisé et exclu de toute contribution à la définition des grandes orientations et décisions mondiales. C'est que l'Organisation des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods ont vu le jour lors d'une période historique délicate dans laquelle la plupart de nos pays ployaient encore sous le joug de l'hégémonie extérieure et n'étaient donc pas en mesure de participer à la détermination des politiques mondiales. Tout en nous félicitant, aujourd'hui, de l'adhésion de nos pays à l'Organisation onusienne nous considérons que l'attribution à l'Afrique d'un siège permanent au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies permettrait à notre continent de défendre ses propres intérêts et son point de vue serait ainsi pris en considération au sujet des diverses questions examinées par le Conseil de sécurité, et tout particulièrement celles qui se rapportent à notre Continent. Dans ce contexte, nous estimons que l'Organisation des Nations Unies a désormais impérativement besoin de réforme, pour pouvoir s'adapter aux développements actuels que connaît le monde et qui nécessitent l'instauration d'un nouvel ordre international qui offrirait, à toutes les nations du monde, l'occasion de participer à la définition des décisions majeures qui intéressent l'humanité entière. A notre sens, la gouvernance économique n'est pas moins importante que la gouvernance politique. Les retombées de la dernière crise financière et économique ont été particulièrement négatifs sur les économies africaines mettant en évidence la nécessité impérieuse d'un nouveau système de gouvernance qui puisse permettre à la communauté internationale toute entière de participer à la maîtrise de l'économie mondiale. A cet égard, nous considérons que la constitution du G20 représente une étape importante franchie dans cette direction et qu'elle est susceptible de baliser la voie à l'instauration des fondements d'un nouvel ordre économique mondial qui tiendrait compte des équilibres internationaux. La participation du Continent africain aux réunions de ce groupe incite à l'optimisme et constitue une source d'espoir en un renforcement accru de la présence de l'Afrique au sein des forums économiques internationaux. De plus, la présence d'un certain nombre de Chefs d'Etat africains aux réunions du G8, permet à ces dirigeants d'exprimer les préoccupations de notre continent. Nous espérons que l'apport de ces deux instances sera plus efficace dans le traitement de nombreux problèmes de développement qui concernent l'Afrique, et que les Etats membres des deux Groupes en respecteront les décision et honoreront leurs engagements. Dans ce domaine, nous comptons sur le rôle de la France dans le soutien des causes du continent africain, au sein de ces instances, et dans l'instauration d'un dialogue élargi à leur sujet. Nous sommes, en outre, confiants que la France continuera d'apporter son appui à l'Afrique, dans les négociations avec l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), et poursuivra ses démarches assidues auprès des autres partenaires pour les sensibiliser à l'importance de consacrer 0,7 % du Produit Intérieur Brut (PIB) de leurs pays respectifs, à l'aide aux pays en développement, en vue d'atténuer les retombées de la crise économique et de réaliser les objectifs du millénaire pour le développement à l'horizon 2015. Tout en réaffirmant que le développement de notre Continent et sa participation à la gouvernance mondiale, au plan politique comme au plan économique, représentent une nécessité absolue pour la réalisation de la paix et de la sécurité dans le monde, nous attachons une haute importance au soutien de nos partenaires à nos efforts et à nos propres moyens, pour préserver les intérêts de nos peuples et garantir notre présence agissante au sein du système de gouvernance mondiale. Les relations historiques et les dénominateurs communs réunissant la France et l'Afrique sont autant de facteurs de rapprochement de nature à aider les deux parties à intensifier le dialogue et la concertation, et à les inciter à œuvrer ensemble davantage en faveur d'une coopération pluridimensionnelle qui soit à la mesure de la volonté politique qui nous anime tous de nous intégrer avec assurance dans le nouvel ordre mondial. Je vous remercie, Monsieur le Président".