La Chambre a ensuite examiné un projet de loi relatif aux établissements publics du secteur audiovisuel qui vise à leur permettre, dans le cadre de leur nouveau statut juridique, d'exploiter convenablement les espaces et équipements de la production audiovisuelle, afin qu'ils soient au diapason de la numérisation, et ce, en mettant à profit les technologies de pointe en matière de production, d'une part, et en numérisant le patrimoine audiovisuel pour le sauvegarder, d'autre part. Les Députés ont, dans ce contexte, salué les objectifs réformateurs que recèle ce projet de loi, objectifs qui traduisent la ferme détermination qui anime le Président Zine El Abidine Ben Ali de développer et de moderniser le secteur de l'information nationale afin qu'il acquiert l'aptitude à accompagner la modernité et les mutations accélérées qui s'opèrent à l'échelle internationale. Ils se sont, par ailleurs, félicités des efforts déployés par le ministère de la communication et des relations avec la Chambre des députés et la Chambre des conseillers, en vue de promouvoir le rendement du secteur audiovisuel, de leur permettre d'éclairer au mieux l'opinion publique, de cristalliser ses aspirations et d'être à l'écoute des différents points de vue. Les députés ont, d'autre part, proposé l'amélioration du produit médiatique, s'agissant notamment de l'introduction de davantage d'analyses des événements et de la production de plus de programmes pour jeunes, capables de répondre aux préoccupations de cette catégorie, outre la création de nouvelles chaînes de télévision culturelles, en vue de capter l'attention du spectateur tunisien et de le soustraire à l'influence d'autres chaînes de télévision qui tombent dans le superficiel et la banalité, et ne favorisent nullement la liberté de pensée et l'esprit critique. Plusieurs députés ont demandé des éclaircissements concernant les programmes arrêtés par le ministère pour assurer le recycler des cadres techniques afin de leur permettre de maîtriser les nouveaux équipements de pointe. Certains autres intervenants se sont, de leur côté, interrogés sur l'impact de la séparation de la radio et de la télévision sur la production. En réponse aux interventions des Députés, M. Rafaa Dkhil a précisé que ce projet de loi s'inscrit dans le droit-fil des réalisations accomplies par l'Etat pour promouvoir le paysage médiatique tunisien et faciliter l'intégration du pays dans l'espace médiatique mondialisé. Il a ajouté que ce secteur se trouve aujourd'hui confronté à un ensemble d'enjeux, de défis et de mutations accélérées, au vu des progrès successifs que ne cessent de connaître les technologies de l'information et de la communication, dont en particulier la multiplication des chaînes de télévision et leur diversité, l'augmentation du coût de la production dramatique, l'émergence de chaînes satellitaires d'information, en plus de l'extension du marché publicitaire et de l'investissement par le secteur privé de l'industrie du secteur de la production télévisée. Le ministre a fait remarquer que les défis devant être gagnés par le secteur médiatique national et tout particulièrement dans le domaine audiovisuel public ou privé, consiste essentiellement en la promotion de l'information de proximité, l'amélioration de la production dramatique locale et la réduction de son coût, le développement du discours religieux et du discours destiné aux jeunes, compte tenu du rôle de l'information en tant que pilier fondamental du développement de la scène politique, culturelle, économique et sociale. Le ministre a souligné que les orientations tracées par le président Ben Ali dans ce domaine portent sur la restructuration du secteur public de l'audiovisuel pour améliorer sa compétence et promouvoir son rendement afin de répondre aux attentes de toutes les catégories sociales. Il a précisé que cette restructuration vient en prolongement des réformes précédentes et en couronnement des différentes étapes par lesquelles est passée la restructuration de l'ERTT. Il a présenté un exposé sur la situation actuelle de l'Etablissement de la Radio et de la Télévision Tunisienne en termes de ressources humaines et d'organisation administrative relevant les difficultés et les obstacles que connaît cet établissement au niveau de la gestion administrative et financière. Il a indiqué que la nouvelle restructuration vise à améliorer le statut juridique des établissements audiovisuels en vue de leur conférer davantage de souplesse et de flexibilité en matière de gestion et d'améliorer leur rendement en séparant la radio de la télévision et en les transformant en entreprises publiques à caractère non administratif. Il a ajouté que cette restructuration vise également à permettre à ces établissements d'exploiter au mieux les équipements, les espaces et les moyens audiovisuels au niveau de la production, de la diffusion et de l'archivage. Le ministre a souligné que la création de ces établissements est de nature à promouvoir le paysage audiovisuel, à enrichir ses contenus et à permettre aux établissements concernés d'assurer une meilleure couverture des évènements à l'intérieur et à l'extérieur du pays, à travers la multiplication des productions audiovisuelles, la diversification des recettes publicitaires et des actions de sponsoring et de parrainage. Il a ajouté que dans le cadre de la concrétisation des recommandations du président de la république, à l'occasion du 19ème anniversaire du Changement, le ministère s'emploie actuellement à mettre en place une série de programmes et de plans se rapportant à l'assainissement financier de l'ERTT en plus d'un programme de formation destiné aux cadres et agents de l'Etablissement, toutes catégories et spécialités confondues et de la mise au point d'un cadre de référence pour établir des contrats programmes entre l'Etat et les entreprises du secteur de l'audiovisuel. Sur un autre plan, M. Rafaa Dekhil a passé en revue les indicateurs enregistrés en Tunisie en matière de liberté de presse et d'information rappelant, dans ce contexte, que 264 titres de périodiques de différentes sensibilités politiques, y compris la presse d'opinion, sont ajourd'hui en vente libre en Tunisie, et que 1100 titres étrangers sont également diffusés dans le pays. Il a rappelé également la dynamisation du Conseil supérieur de la communication, l'encouragement du secteur privé et l'association des différentes sensibilités politiques et des représentants de la société civile aux émissions de débat diffusés l'ERTT. Il a salué le rôle assumé par le Conseil supérieur de la communication dans l'élaboration des rapports des études et des projets. La chambre des députés a adopté ce projet de loi.