Programme alléchant que celui proposé par l'inculpé dans cette affaire, à des jeunes hommes avides de voyages et dont le rêve réside à partir en Europe chercher une vie meilleure. L'inculpé a proposé aux 6 victimes de les aider à rejoindre L'Italie sans courir le risque d'être attrapés. Il leur a expliqué que son complice, un ressortissant libyen se chargera de les embarquer à bord d'un pétrolier se rendant en Italie. Ils seront munis d'un badge les désignant comme étant des marins travaillant sur le bateau. Une fois en Italie ils quitteront le bateau. Cette opération leur coûterait la somme de 4000 Dinars chacun. Les six jeunes hommes se sont donc préparés à l'aventure. Chacun a réuni la somme et a payé l'inculpé. Ce dernier dans une première étape s'est rendu avec eux dans un pays voisin. Il les a logés dans une villa située dans une banlieue d'une grande ville. Il leur a présenté son complice. Il a partagé les gains avec ce dernier et a laissé les jeunes hommes avant de retourner en Tunisie. Après avoir attendu plus d'une semaine, ils ont appelé la personne chargée d'accomplir l'opération, ils furent surpris de le voir réagir d'une manière inattendue en leur demandant de rentrer chez eux. L'opération est annulée. Ils ont demandé à ce qu'ils soient remboursés, comme réplique, ils ont eu la visite d'une bande d'hommes armés qui les ont menacés de mort certaine s'ils ne quittaient pas le territoire en 24H. Devant cette menace et se trouvant en territoire étranger sans ressources, ils sont retournés chez eux. Une fois sur place, ils se sont rendus à la police judiciaire où ils ont déposé une plainte à l'encontre de F l'intermédiaire tunisien qui leur a proposé le marché et à qui ils ont payé chacun la somme de 4000 Dinars. Il n'a pas fallu longtemps pour que l'inculpé soit arrêté. Durant toutes les étapes de l'enquête, il n'a fait que nier les faits qui lui sont reprochés en déclarant qu'il a agi sans contrepartie. C'était dans le but de leur faciliter un franchissement illégal des frontières sans problèmes et que c'est le Maghrébin qui a pris tout l'argent. Même au cours de la confrontation établie avec les victimes il a persisté à nier. Il a été traduit en état d'arrestation devant la deuxième chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis pour répondre de l'accusation. Devant le juge, il a maintenu les mêmes déclarations. Le juge a lu l'acte d'accusation en passant en revue les déclarations des victimes et même de deux mères de victimes ayant vendu ce qu'elles possédaient comme bijoux pour pouvoir rassembler la somme qu'il fallait payer. L'avocat a demandé au juge de considérer les faits comme étant une arnaque beaucoup plus que la constitution d'un réseau d'émigrés clandestins. Après les délibérations la Cour a condamné l'inculpé à une peine de quatre ans de prison avec obligation de remboursement intégral des victimes.